La lutte contre la désertification est généralement menée sous la forme d'actions concrètes et directes sur le terrain. Mais il existe aussi un autre moyen d'intervention, le plaidoyer, qui permet d'agir efficacement dans la lutte contre la désertification.

" Comment le plaidoyer renforce l'action sur le terrain ... " : c'est le thème d'un Événement parallèle qui s'est tenu à Changwon (Corée du Sud) le 13 octobre 2011, dans le cadre de la 10ème Conférence des Parties de l'UNCCD (COP10 - Convention des Nations Unies sur le Combat contre la Désertification). Il a été organisé par le Groupe de Travail Désertification (GTD), le Réseau Sahel Désertification (ReSaD), le Réseau Drynet et l'Institut de l'Energie et de l'Environnement de la Francophonie (IEPF).

Stéphanie Faure a tout d'abord présenté les résultats de la capitalisation de l'action de plaidoyer du GTD, et en particulier du CARI, en lien avec les réseaux eniD (european network initiative to combat Desertification), RéSaD et Drynet. Cet exposé a montré qu'un plaidoyer efficace nécessite une bonne organisation, mais aussi une légitimité acquise par la connaissance du secteur, l'expérience de terrain, un engagement collectif et enfin une capacité à intervenir à tous les niveaux, du local à l'international.

Emmanuel Seck, de l'ONG ENDA, a exposé l'expérience de plaidoyer du réseau Drynet, en l'illustrant par des exemples dans différents pays d'intervention du réseau. Le plaidoyer s'adresse principalement aux décideurs et aux scientifiques, mais il peut également être conçu comme un mode de changement de la société civile par des campagnes de sensibilisation. Le plaidoyer demande une capacité de veille, d'influence, de proposition, et une bonne connaissance des circuits de décision. Pour être efficace, le plaidoyer doit être porté par un groupe constituant une masse critique et pouvant infléchir les décisions. Cela passe par des alliances, et des moyens de mobilisation et de communication (radio, conférence, rendez-vous avec les décideurs nationaux, cadres de concertation, etc.).

Rajae Chafil, de l'Institut de l'Energie et de l'Environnement de la Francophonie (IEPF) a présenté le Guide du négociateur de la COP10 préparé par l'Institut, et le Guide résumé pour les décideurs. Ces documents contiennent une analyse des enjeux de la Conférence, l'agenda des moments clés, des informations utiles pour les prises de décision et enfin le calendrier des Évènements parallèles à souligner.

Des échanges avec les participants dans la salle ont porté sur la nécessité de l'éducation et de la formation en langue nationale pour les populations des zones arides. Les populations devraient être associées davantage au processus d'application des connaissances, au même titre que les techniciens et scientifiques.

En conclusion, le plaidoyer apparaît désormais comme un moyen d'action complémentaire aux interventions menées sur le terrain. Le plaidoyer veut agir sur les causes, sur les mécanismes de décision, pour changer la situation, pendant que les projets et programmes en traitent les effets sur le terrain. Le plaidoyer permet d'agir collectivement pour peser sur les décisions au niveau local, national et international, puisque les clés du changement se situent à ces niveaux. La participation organisée et reconnue des Organisations de la société civile à la COP en est la parfaite illustration.

Source: Groupe de Travail Désertification (GTD wwww.gtdesertification.org)

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