A la veille de l'ouverture officielle de la COP18, la France et l'Afrique dévoilent leur position au cours de l'atelier préparatoire de l'IEPF.
Position de la France et de l'UE
La position de la France et de l'UE a été présentée par le chef de la délégation française, M. Paul Watkinson, qui n'a pas mâché ses mots et a dévoilé de façon explicite la position de son groupe. " La France s'engagera dans une seconde période du Protocole de Kyoto dont la durée sera de 8 ans, non négociable. Ceci ne pourra entrer en vigueur qu'après 2 à 3 ans, étant donné qu'il faut une consultation préalable des parlementaires qui prendra un certain temps. Cependant, l'UE insistera pour qu'il soit possible de réviser les niveaux d'ambition à la hausse, même déjà à partir de 2015, sans attendre nécessairement 2017 ou 2018 ", a-t-il martelé. Le délégué français a dit clairement qu'il ne pense pas qu'il soit possible de fixer des objectifs pour 2015 ici à Doha. Néanmoins, cela n'est pas synonyme de manque de visibilité. La bonne nouvelle est que l'expert français a affirmé que son pays va désormais dédier une bonne partie (50%) des fonds mobilisés par l'AFD aux projets qui prennent en compte le développement et la lutte contre le changement climatique. Dans sa conclusion, il a déclaré que la COP de Doha est une petite COP et qu'il n'y a pas grande chose à espérer, car il existe déjà, selon lui, beaucoup de dossier en suspens.
Et la réaction du Groupe Afrique ne s'est pas fait attendre
Monsieur Tosi Mpanu Mpanu, prenant la parole juste après le délégué français, a rappelé les grandes lignes de la position du Groupe Afrique. Pour lui, contrairement à ce que pensent les partenaires des pays développés, la COP de Doha est une " grande COP ", car elle doit permettre de finaliser la négociation concernant la période 2013-2020, faire fonctionner le Fonds Vert pour le climat et engager la négociation sur l'accord pour l'après 2020 à finaliser pour 2015. Il reconnaît que l'UE est un partenaire privilégié de l'Afrique qui respecte ses engagements. Cependant, elle doit rehausser le niveau d'ambition des engagements pour continuer à jouer son rôle de leadership. Concernant la durée de la deuxième période d'engagement, M. Tosi a été très clair : " Le Groupe Afrique souhaite qu'il soit pour 5ans, mais n'est pas réticente à une période de 8 ans". Il a insisté sur la nécessité des financements innovants qui doivent être nouveaux, additionnels et prévisibles. Parlant des NAMAs, il a indiqué que beaucoup de pays africains sont prêts à entreprendre des NAMAs et être soumis aux règles MRV, mais en même temps, il faut que les pays développés affichent leur volonté d'accompagner les NAMAs dans les pays en développement par des actes concrets. Nous reviendrons très prochainement sur la question des NAMAs pour une analyse plus approfondie.
[COP18-climat]
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