La consultation sur localisation du processus de l’Agenda mondial post-2015 a culminé les 14 et 15 octobre derniers avec la tenue du « dialogue mondial de haut niveau » à Turin en présence de quatre-vingts représentants des gouvernements nationaux, régionaux et locaux, des agences des Nations Unies, des institutions internationales, des organisations de la société civile (y compris femmes, jeunes et les habitants des taudis), le secteur privé, les milieux universitaires, les fondations et les partenaires de développement de plus de 30 pays.
Hébergé par la municipalité de Turin et le gouvernement national de l'Italie, l'événement a été inauguré par le maire de Turin, Piero Fassino, les représentants de trois Etats qui ont soutenu ce dialogue (le Ministère des affaires étrangères et de l'intégration régionale du Ghana, le Ministre secrétaire général de la planification et du développement de l'Equateur et le Directeur général adjoint pour la coopération au développement de Italie), et les représentants des trois co-leaders de la consultation mondiale, le PNUD, ONU-Habitat et la Global Task Force des gouvernements locaux et régionaux pour l’Agenda post-2015 vers Habitat III. Les représentants de tous les gouvernements nationaux ont convenu que, dans le but de réduire la pauvreté et les inégalités et d’assurer une approche territoriale intégrée des défis sociaux, économiques et environnementaux, l'Agenda post-2015 aura besoin d’une forte appropriation locale et d’une collaboration efficace entre les différents niveaux de gouvernement et les parties prenantes locales. Carl Wright, Secrétaire général du Commonwealth Local Government Forum, a introduit la session d’ouverture en tant que maître de cérémonie au nom de la Global Task Force.
Les représentants du PNUD et d’ONU-Habitat ont exprimé leur souhait que les recommandations du dialogue puissent influencer les négociations intergouvernementales sur l'Agenda post-2015 l'année prochaine, et que le rôle des autorités locales dans la mobilisation des acteurs locaux et l'harmonisation des plans locaux et nationaux soient reconnus. Le Maire de Rabat et trésorier de CGLU, Fathallah Oualalou, qui a parlé au nom de la Global Task Force, a salué l'esprit de coopération qui a animé la consultation et a posé trois questions aux participants : « est-ce que les autorités et les acteurs locaux auront la possibilité d'être entendus au cours de la dernière phase des négociations intergouvernementales de l’Agenda Post-2015 ? » « Comment peuvent-ils participer de manière active à la conférence sur « le financement du développement » à Addis-Abeba en Juillet 2015 ? » Et « comment les dialogues nationaux et locaux peuvent être renforcés pour soutenir la mise en œuvre du futur Agenda post-2015 ? » La séance d'ouverture a été suivie par la présentation des messages clés des représentants des treize pays où la consultation nationale a été organisée : Arménie, Burundi, Cameroun, El Salvador, Ghana, Jamaïque, Malawi, Philippines, Tadjikistan et Tanzanie. Cette session a été animée par Josep Roig, Secrétaire général de CGLU, et des représentants du PNUD et d'ONU-Habitat.
Deux sessions se sont tenues le deuxième jour sur : 1) les actions clés pour la localisation de l'Agenda post-2015 et 2) les défis de la construction de partenariats afin de rapprocher les approches territoriales et les objectifs de développement. Au cours de la première session, Ghassan Shakaa, le maire de Naplouse, Président de l'Association des autorités locales palestiniennes (APLA) et représentant de la Global Task Force, a souligné le rôle de la paix et de la sécurité comme conditions préalables du développement durable. Simoneta Paganini, de l'Association nationale des collectivités locales italiennes, a souligné la nécessité d'accroître la coopération décentralisée et le rôle des réseaux internationaux dans la localisation de l'Agenda mondial.
Au cours de la deuxième session, Albert Anicet Akoa, maire de Ngoulemakong et Vice-président de l’association des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC), a souligné la nécessité d'un environnement institutionnel favorable pour les autorités et les acteurs locaux. Il a également appelé à soutenir les processus de décentralisation, y compris des financements, et à l’instauration d’un cadre légal favorable à la participation citoyenne et à la collaboration effective entre les différents niveaux de gouvernement pour contribuer à l'Agenda post-2015. Le représentant la Commission européenne Angelo Baglio a présenté la stratégie de l'UE qui soutiendra des partenariats stratégiques avec les principaux réseaux mondiaux de gouvernements locaux et les associations nationales de collectivités locales afin de renforcer leur implication dans l’Agenda de développement.
Lors de la séance de clôture, le rapport final (disponible en anglais) sur les résultats des dialogues nationaux, régionaux et mondiaux réalisés au cours des cinq derniers mois, a été présenté. Le débat qui a suivi a porté sur la continuité de ce processus initié avec les consultations sur la mise en œuvre à niveau local. Le rapport sur la « Consultation mondiale sur la localisation de l'Agenda de développement post-2015 » sera transmis au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, afin de contribuer au rapport qu'il doit présenter à l'Assemblée générale de l'ONU en novembre 2014.
Au cours de la cérémonie de clôture, Paul Carrasco, Préfet d’Azuay et Président d'ORU-FOGAR, s'exprimant au nom de la Global Task Force, a souligné que, si l’on veut vraiment que les autorités locales et régionales puissent conduire des partenariats efficaces et inclusifs au niveau infranational, il est nécessaire d’assurer une gouvernance locale efficace ainsi qu’une répartition appropriée des responsabilités et des ressources entre les gouvernements nationaux et infranationaux afin d’éviter la duplication des tâches et l’utilisation inefficace des ressources.
Paul Ladd, Conseiller senior du Secrétariat de l'ONU sur l'Agenda Post-2015, a lors de la clôture présenté le Communiqué du dialogue mondial. Le Communiqué appelle les gouvernements nationaux et les Nations Unies à : plaider pour la localisation de l'Agenda dans les négociations intergouvernementales ; reconnaître la nécessité d'une approche multi-niveau et multi-acteur qui permette à tous les acteurs concernés de participer à la mise en œuvre de l'Agenda du développement sur leurs territoires ; et à reconnaître le rôle de la coopération décentralisée. Le communiqué souligne également l'importance d'un « environnement favorable » pour renforcer le rôle des gouvernements locaux et régionaux et des acteurs locaux dans le développement, d’un financement durable au niveau local et des programmes de renforcement des capacités pour soutenir la localisation de l'Agenda.
Le PNUD, ONU-Habitat et la Global Task Force se sont engagés à continuer à collaborer avec les partenaires nationaux et locaux pour renforcer le partenariat mondial pour la localisation de l'Agenda de développement post-2015.
Cliquez ici pour accéder au communiqué (disponible en anglais).
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