Les images tragiques des embarcations en signal de détresse et des corps qui d’homme et de femme qui échouent sur les côtes libyenne interpellent sur les causes de ses départs forcés. Nul doute que ces causes sont multiples et trouvent leurs origines dans la quête du bien-être. Mais à bien y regarder, les causes et les conséquences s’entremêles et s’interpellent. La Conférence des Nations Unies sur l'environnement réunie à Stockholm du 5 au 16 juin 1972, affirmait dans sa déclaration que, « Dans les pays en voie de développement, la plupart des problèmes de l'environnement sont causés par le sous-développement. Des millions d'hommes continuent à vivre bien au-dessous des niveaux les plus bas compatibles avec une vie humaine décente, privés du nécessaire en ce qui concerne l'alimentation, le vêtement, le logement, l'éducation, la santé et l'hygiène…». Plus de quarante ans après cette déclaration, les causes des problèmes environnementaux évoqués par demeurent inchangées.
Les besoins des hommes se sont multipliés et les inégalités sociales restent difficiles à corriger. La recherche du bien-être et la nécessité de satisfaire les besoins vitaux sont à l’origine de l’acharnement des populations des pays en développement sur les ressources environnementales. L’extrême pauvreté entraine la quête de bien être avec l’acharnement sur les ressources naturelles provoquant ainsi les problèmes environnementaux qui à leur tour entraine l’emploi des pratiques favorables aux changements climatiques. Une corrélation qui aggrave la situation des populations des pays pauvres et provoque donc ce besoin de partir vers d’autres contrées.
Le rapport de 2001 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a identifié une série d'impacts du changement climatique liés à la pauvreté et qui rendront de plus en plus difficiles la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement. Ces impacts sont : la réduction des rendements agricoles dans la plupart des régions tropicales et subtropicales en raison des inondations, des changements de température, la diminution des ressources en eau et nouveau péril d’insectes ravageurs ; Une chute de la productivité agricole de l’ordre de 30% prévue au cours du 21e siècle ; Une augmentation de la migration des personnes vivant dans les zones côtières et de basse altitude.
Il est donc évident que la lutte contre l’immigration clandestine doit intégrer les stratégies d’adaptation aux changements climatiques. Ce qui atténuera le départ des populations des zones durement touchées par le changement climatique. En claire, la dimension sociale du réchauffement de la planète doit être expressément considérée tant au niveau local, national et international.
Les pays du Nord doivent soutenir les pays de départ des immigrés dans leurs politiques et stratégies d’adaptation aux changements. S’adapter permet de réduire la vulnérabilité, et réduire la vulnérabilité favorise l’aptitude à s’adapter. Il s’agira donc réduire la vulnérabilité des populations d’immigration à travers six grands facteurs d’influence que sont la configuration spatiale, la sensibilité des écosystèmes, la cohésion de la société, la diversification des activités économiques et de subsistance, l’organisation politique et institutionnelle, et les conditions de vie.
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