A l'occasion de la publication du nouveau rapport annuel de l'ONU sur la réduction des risques de catastrophe dans le monde, le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a appelé la communauté internationale à accroître ses investissements en la matière, présentant la réduction des risques de catastrophe comme un prérequis au développement durable.
Réalisé par le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, ce nouveau rapport indique que les pertes économiques causées par des catastrophes constituent un obstacle à la mise en œuvre du développement durable.
« Dans seulement dix jours, je me rendrai à Sendai, au Japon, pour participer à la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe », a déclaré M. Ban dans un discours annonçant la publication de cette nouvelle étude, intitulée « Réduction des risques de catastrophe : bilan mondial 2015 ».
La Conférence de Sendai inaugurera un cycle de rendez-vous mondiaux importants sur la question du développement durable, notamment la conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba en juillet, l'adoption de l'ordre du jour du programme de développement pour l'après-2015 à New York en septembre et la conclusion d'un accord mondial sur le climat à Paris en décembre.
« Le message est clair : le développement durable commence à Sendai », a résumé M. Ban, avant d'expliquer les raisons de cet ordre de priorité.
« Premièrement, la réduction des risques de catastrophe implique une planification à long terme, et il semble donc naturel de commencer par là. Deuxièmement, les investissements dans ce domaine font avancer à la fois la cause du développement durable et l'action climatique. Troisièmement, notre vision pour le développement et le climat est universelle : nous avons pour objectif une vie digne pour tous. Cela signifie aider les populations et les pays les plus pauvres et les plus vulnérables à gérer les risques de catastrophe », a-t-il déclaré.
Selon la nouvelle édition du rapport, le monde est victime de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et intenses, dont le coût global est estimé à plus de 300 milliards de dollars chaque année.
« Les plus pauvres sont les plus touchés en cas de catastrophe », a précisé le Secrétaire général, ajoutant que les risques de destruction des infrastructures immobilières en cas de catastrophe sont cinq fois plus élevés pour les pays à faible revenu.
« Les catastrophes sont également beaucoup plus mortelles dans les pays pauvres », a poursuivi M. Ban, soulignant que 90% des morts causés par des catastrophes sont issues de pays à faible et moyen revenu.
Afin de répondre à ces enjeux, l'édition 2015 du rapport montre combien l'investissement dans la prévention des risques de catastrophe permet à la fois de réaliser des retours élevés sur l'investissement et de sauver des vies.
« Si nous n'œuvrons pas pour la réduction des risques, les futures pertes liées à des catastrophes vont augmenter, ce qui aura une incidence sur la capacité des pays à investir de l'argent dans d'autres domaines, tels que la santé et l'éducation », a quant à elle déclaré dans un communiqué la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, Margareta Wahlström.
« Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires maintenant, il sera difficile de parvenir à un développement, sans même parler de développement durable », a-t-elle ajouté.
Selon le rapport, un investissement mondial annuel de 6 milliards de dollars en stratégies de gestion des risques de catastrophe permettrait de générer des bénéfices de 360 milliards de dollars en termes de réduction des risques, soit une réduction de 20% des pertes économiques annuelles liées à des catastrophes.
Selon le rapport, pour de nombreux pays, ce faible investissement supplémentaire pourrait faire une différence cruciale dans la réalisation des objectifs nationaux et internationaux de lutte contre la pauvreté, d'amélioration de la santé et de l'éducation, et de mise en œuvre d'un développement durable et équitable.
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