Depuis l’an 2005, alors que les catastrophes sont vieilles que le monde, l’humanité y a pris conscience et a inscrit à l’ordre des sujets qui intéressent la communauté internationale la question des Risques de Catastrophes.
Cette prise de conscience s’est manifestée par l’adoption du protocole de Hyogo qui à partir de cette année (2005) est devenu un document référence, lorsqu’il s’agi (ra) de planifier des travaux ciblant les risques de catastrophe.
Selon l’ONU /SPIC, 64% de la population mondiale est affectée par les catastrophes et près de 95% des victimes provient des pays pauvres
Selon le GIEC, ces idées précédemment évoquées traduisent le constat selon lequel « plus l’on est pauvre, de la pire des manières, l’on ressent l’impact des catastrophes »
Selon une étude menée par le Réseau Monial des Organisations de la société civile pour le Réduction des Risques de Catastrophe (RMRC) à travers le processus Vue de Front, 57% des personnes essentiellement en milieu rural pensent que les pertes liées aux catastrophes sont en augmentation.
Le Protocole de Hyogo a une durée de vie de 10 ans. Passé ce délai, il fera l’objet d’une revisite afin d’être actualisé au regard des nouvelles donnes et des nouveaux visages que présentent les risques de catastrophe. Ceci dit, en 2015 celui actuellement en cours tombera en désuétude. Et pourtant, c’est ce document qui favorise la coopération et sert à une meilleure compréhension de la RRC[1] à tous les niveaux et échelons.
Les rapports à tous les niveaux montrent que beaucoup d’efforts sont abattus. L’on a encore à l’esprit quelques longs et passionnants discours des représentants surtout africains qui consistaient à étaler aux yeux de tous les gros efforts fournis comme si sans les fonds étrangers et/ou des situations particulièrement spéciales des pas minimes soient-ils seraient faits.
Ces rapports et le constat auprès des communautés présentent un paradoxe criard. C’est là la source incitatrice de cet article qui se veut un questionnement et une remise en cause de tous les acteurs à tous les niveaux. Il vient donc sous forme de bilan, avant de proposer des démarches, nos parce qu’elles sont exhaustives, afin que le deuxième cadre d’action de Hyogo (CAH2) soit plus représentatif et offre des pistes pouvant matérialiser la réduction des Catastrophes.
La démarche communautaire : Elle s’entend de l’implication et l’invitation des communautés locales à la réflexion pour une meilleure compréhension des phénomènes endogènes et/ou exogènes qui corsent la sévérité des catastrophes.
Cette démarche trouve son justificatif dans le fait selon lequel, les communautés sont les premières victimes des catastrophes. De façon naturelle, celles-ci adoptent des comportements qui visent à se sauver et donc à réduire leur vulnérabilité. Certaines vont plus loin en disposant de manière locale, de savoirs qui participent à l’identification des signaux annonciateurs de phénomènes. Ainsi adoptent-elles des stratégies de ripostes qui devront renforcer leur résilience face à la situation. Les communautés dans la plupart des cas, sont celles qui subissent des impacts sévères des catastrophes. Elles doivent de ce fait pouvoir disposer de propositions correctives ou alternatives qui devraient leur procurer un meilleur être.
Les communautés lorsqu’elles sont laissées pour compte, ne laissent pas pour autant les catastrophes annihiler leur effort. Elles font usage de leur moyens, dérisoires soient-ils pour atténuer la sévérité de ces situations. Elles représentent de ce fait, une école à laquelle l’on devrait aller. On pourra donc à partir de cette école « insignifiante », avec les outils sophistiqués que procure l’industrie à l’humanité, améliorer le vécu quotidien des communautés qui sont au centre de la question de la réduction des risques de catastrophe.
La Démarche mixte : elle s’interprète comme une approche centriste qui réunit à la fois la démarche « archaïque » et celle dites savantes. Il est de coutume qu’en homme de terrain, on se confronte à des « détenteurs » du secret en matière de réduction des risques de catastrophe. (J’ai été personnellement confronté à des contre avis selon lesquels la pluviométrie ne peut être considérée comme étant en baisse, alors que les inondations se veulent plus courantes). Ce « conflit » entre « recherche » et généralement la « Société civile », n’est que le reflet de l’échec de l’humanité à concilier vérité de laboratoire et vérité de terrain qui, il faut le reconnaitre s’entre choquent à des niveaux sensibles pour généralement relancer la recherche au sens large et sans équivoque de terme.
Si l’humanité, nous-semble-t-il, réussissait à concilier ces deux secteurs pourtant précieux que complémentaires, l’on arriverait à offrir aux victimes des catastrophes de façon générale, une aisance légendaire et approuvée de tous.
Constat :
La prise en compte des catastrophes journalières et récurrentes mais de petit ampleur : s’il s’est avéré que les communautés locales doivent être prises comme des acteurs très indispensables dans le processus de compréhension, maîtrise et réduction des catastrophes, l’on se doit de revoir l’attention accordée aux catastrophes qu’elles soient de grand ampleur ou qu’elles soient de petit ampleur et régulières.
Les travaux de Vf[2]L 2013 conduits par le réseau GNDR a montré que les communautés affirment vivre de très lourd tribu lorsque les catastrophes qui se produisent sont de petits ampleur et régulières comparativement aux catastrophes de grande tailles qui elles-autres font l’objet d’un intérêt des média et des bailleurs.
Alors que les catastrophes dites de grands ampleur créent auprès des communautés d’autres formes de stress au regard des attentions multiformes et surtout financières, qui, parfois, enrichissent plus les organisations que les victimes proprement dites, les petites catastrophes elles, enclenchent d’autres formes de problème d’hygiène et de santé.
Cette affirmation issue d’un constat sur le terrain fait par GNDR a fait l’objet d’une confirmation « Les catastrophes de grand ampleur ont moins d’impact sur le bien être des humains que les catastrophes journalières et récurrentes associées aux problèmes liés à l’inefficacité sanitaires dans les pays en voie de développement. » (Jacob Songsore et al, Disaster Risks Reduction, Case from Urban Africa[3])
Selon certains témoignages, « les catastrophes journalières représentent une charge énorme pour la vie de tous les jours »
Le profil des risques journalièrs selon GNDR se présentent comme suit : Problème d’accès à l’eau, les maladies (les épidémies) le drainage, les contaminations alimentaires, l’hygiène, les déchets solides, les pollutions internes et externes etc…
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Les Catastrophes annihilent les efforts des individus autant que ceux des institutions. Ceci dit, soit les pays régulièrement et fortement victimes risquent de voir leurs multiples efforts de développement sabotés et/ou piégés.
Il en découlera donc un contexte de stagnation (pour les plus forts) ou de dépression (pour les moins forts) avec son corollaire de charges et de dettes. Les catastrophes quelle que soit leur origine, mérite d’être pris avec sérieux et diligence. Aussi doit-on s’assurer que des efforts tendant à attaquer les catastrophes à la source sont encouragés et privilégiés. Il apparait qu’aucune solution ne peut être durable si l’on ne s’évertue pas à faire des acteurs locaux, les premiers experts de la question et à mettre un cadre fonctionnel multi acteurs où le privé, le gouvernement et la société civile font un, pour accompagner les efforts de développement dans un contexte de plus en plus inquiété par les Catastrophes.
[1] Réduction des Risques de Catastrophe
[2] View from the Frontline (available on www.globalnetwork-dr.org)
[3] Ce document a été édité par Mark PELLING et Ben WISNER
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