La Conférence Mondiale des Nations Unies sur la Réduction des Risques, qui s’est tenue à Sendai, Japon, du 14 au 18 mars 2015, a abouti à un accord historique de la communauté internationale pour la réduction des risques de catastrophe, et a reconnu les autorités locales et l’échelon local comme essentiels. Fortement représentés à la Conférence, les autorités locales et régionales démontrent au monde qu’ils sont pleinement engagés dans le processus de réduction des risques à tous les niveaux.
Il s’agit d’une étape politique et technique importante franchie par les gouvernements locaux et régionaux du monde entier et leurs réseaux pour renforcer leur rôle et leurs capacités dans la prévention et la réduction des risques. Le Cadre de Sendai pour la Réduction des Risques de Catastrophe 2015-2030 reconnaît pour la première fois que les autorités locales ont un rôle crucial à jouer dans la réduction des risques de catastrophe. L’échelon local et les autorités locales sont mentionnés à de nombreuses reprises dans le texte final.
Les Etats-Membres s’engagent à « renforcer les autorités locales et les communautés locales (…) à travers des moyens financiers et de régulation, à renforcer les capacités des autorités locales pour trouver des alternatives aux personnes vivant dans les zones vulnérables »
Table-Ronde et Déclaration des Autorités LocalesA l’ouverture de cette réunion, la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Réduction des risques de catastrophe, Margareta Wahlström, a dans son adresse souligné le rôle essentiel des gouvernements locaux dans ce domaine.
Elle a insisté sur le chemin parcouru depuis l’adoption du Cadre d’Action de Hyogo en 2005 car aujourd’hui il est impossible de conduire de vraies stratégies locales de réduction des risques sans la participation réelle des gouvernements locaux. Elle a par ailleurs rappelé que l’urbanisation croissante a considérablement accru les risques pour les populations, notamment dans les zones côtières, et que les autorités locales se trouvent en première ligne pour apporter des réponses adéquates.
A ce titre, la Déclaration incite à renforcer les capacités techniques et institutionnelles pour la gestion de la réduction des risques de catastrophe, incluant la technologie, la formation et les ressources humaines et matérielles des autorités locales.
Enfin, la Déclaration de Sendai des Autorités Locales met l’accent sur les besoins de connecter le cadre d’action de Sendai avec la lutte contre la pauvreté, l’agenda urbain, la lutte contre le changement climatique et l’agenda post 2015.
Position officielle et prise de parole des Autorités LocalesSuite à l’approbation de la Déclaration de Sendai pour les Autorités Locales, la Maire de Banda Aceh, Indonésie, Hj Illiza Sa-Aduddin Djamal, a présenté devant les Ministres et organisations internationales présents la position officielle de l’ensemble des gouvernements locaux, réunis sous « Groupe Majeur des Autorités Locales ».
La Maire de Banda Aceh a rappelé le besoin de poursuivre la décentralisation pour mieux impliquer les autorités locales dans la gestion et la réduction des risques, indiquant que les villes sont le premier niveau de gouvernance.
Les villes sont le premier niveau de gouvernance qui doit faire face à la gestion des risques. Les gouvernements doivent élaborer des stratégies ensemble avec les autorités locales afin de renforcer leurs capacités. Cela n'est possible que si il y a une amélioration dans les dialogues local-national et si les processus de décentralisation sont entrepris pour donner les pouvoirs et les ressources nécessaires aux collectivités locales. Cela aiderait également les autorités locales pour mieux évaluer, contrôler et assurer le suivi sur les risques de catastrophes
Déclaration officielle du Grand Groupe des autorités locales et régionales à la Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques
Enfin, elle a rappelé l’engagement fort des gouvernements locaux dans le monde par l’intermédiaire de CGLU et d’ICLEI pour agir concrètement contre les risques, notamment dans le cadre de la campagne « Making Cities Resilient ».
Fatimetou Mint Abdel Malick, Maire de Tevragh Zeina en Mauritanie, reconnue « Championne » par Ban Ki-moon, a plaidé pour une plus grande reconnaissance des femmes dans la réduction des risques, et plus généralement de l’apport des femmes pour le développement local. Elle a fait part des politiques d’égalité des genres mis en place dans sa municipalité et dans les quartiers de Tevragh Zeina.
Il également était fait mention du besoin de mieux relier le nouvel agenda sur la résilience avec l’agenda mondial urbain en cours de définition (Habitat III) ainsi que le nouvel agenda du développement (Objectifs de Développement Durable Post-2015). Les succès des gouvernements locaux à Sendai doit être mis en parallèle des travaux réalisés dans le cadre de la Taskforce Mondiale des Gouvernements Locaux et Régionaux pour l’Agenda du Développement 2015 et vers Habitat III.
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