Les investissements dans les énergies renouvelables repartent à la hausse à l’échelle planétaire
Le 9e rapport annuel du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) donne une note assez positive de l’état des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables. D’après les données de l’agence onusienne, les investissements dans les énergies propres ont progressé de 17% en 2014, alors qu’ils avaient été en recul de 8% en 2012 et 10% en 2010. La reprise de la progression des investissements dans le monde permet de quasiment revenir au niveau record de 2011: hors grands barrages hydroélectriques, les flux investis ont atteint 270 milliards de dollars en 2014 (pour 279 milliards de dollars en 2011). En revanche, si on s’intéresse à la capacité supplémentaire de production d’électricité issue des énergies vertes, les investissements consentis se traduisent par un record absolu en 2014 du fait de l’amélioration de la technologie qui permet une réduction des coûts.
Ainsi, avec 103 gigawatts (GW), les énergies renouvelables constituent, toutes sources d’énergies confondues dans le monde, la moitié de la capacité électrique additionnelle. C’est d’autant plus remarquable que dans le même temps, le prix du pétrole a chuté. 92% de ces investissements ont été consacré au solaire et à l’éolien avec 149,6 milliards de dollars et 99,5 milliards de dollars respectivement. Les investissements dans la géothermie ont aussi augmenté de 27% pour s’établir à 2,7 milliards de dollars. En revanche, l’énergie hydraulique, les biocarburants et l’énergie issue des déchets ont poursuivi leur repli.
Le PNUE relève l’importance des pays en développement et surtout des pays émergents dans la courbe ascendante avec une croissance de 36% pour ces nations. Avec un total de 131 milliards de dollars, ils font presque jeu égal avec les pays développés. La Chine comme à son habitude se trouve au premier rang avec une contribution de 40% au niveau mondial dans les capacités supplémentaires d’électricité utilisant des énergies renouvelables, bien qu’elle investisse massivement dans les centrales à charbon et les réacteurs nucléaires également. Pourtant, l’Europe n’est pas en reste avec notamment le développement de la filière éolienne avec de nombreux nouveaux projets de parcs surtout en Europe du Nord et en Allemagne, mais aussi en France où on oublie souvent que EDF a aussi des activités dans les énergies renouvelables: en Hexagone, chez nos voisins européens comme récemment avec sa filière en Belgique, ainsi que dans le reste du monde.
Le rapport du PNUE indique que « les énergies de source éolienne, solaire, géothermique, hydraulique à faible puissance, marine, et à base de biomasse et de déchets, ont contribué à hauteur de 9,1 % à l'électricité produite au niveau mondial en 2014, contre seulement 8,5 % en 2013 ». Si on veut y retenir du positif, cela a permis d’éviter 1,3 gigatonne d’émissions additionnelles de CO2. Cependant, le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’indien Rajendra Kumar Pachauri, invité en France lors d’un colloque organisé par le syndicat des énergies renouvelables (SER), indique que pour limiter la hausse des températures à 2°C à la fin du siècle, « il faut réduire de 40 % à 70 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 ». Ce qui exige de « presque quadrupler la part des énergies à émissions de carbone nulles ou faibles ». Même si on ajoute la production des grands barrages hydroélectriques, l’électricité issue des énergies vertes ne représente aujourd’hui que 22% du mix énergétique mondial.