Le 23 mars 2017, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Peter Thomson ,a convoqué un évènement de haut niveau intitulé « Changements climatiques et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », qui a réuni des ministres, des officiels des Nations Unies, des experts en énergie et environnement, …
Le Secrétaire général de l’ONU a appelé la communauté internationale à lutter contre une menace que les scientifiques du monde entier dénoncent depuis des années. Illustrant les progrès et les avancées, il s’est félicité que la production d’énergie solaire ait augmenté de 50% en 2016.
Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a ensuite fait le lien entre la lutte contre les changements climatiques et les opportunités de croissance qu’elle offre. En effet, a-t-elle remarqué, la lutte contre les changements climatiques pourrait se traduire par 12 000 milliards de dollars d’opportunités économiques. Elle a appelé à promouvoir une utilisation raisonnée et responsable des ressources naturelles et à protéger l’environnement en faveur des générations futures. Il faut également, selon elle, de l’innovation et des investissements pour parvenir à des sociétés plus résilientes et à des économies qui s’appuient sur des sources de croissance propres.
De son côté, la Ministre de l’environnement de la France a dit avoir engagé son pays sur la voie de la transition énergétique avec la loi de 2015 visant une baisse de 40% des émissions d’ici à 2030, ainsi que la Stratégie nationale bas carbone qui permet de fixer des objectifs à l’horizon 2050. Elle a également signalé le lancement, en janvier 2017, d’une « obligation d’État verte » d’un montant de 7 milliards. Ce nouvel outil de financement en matière de changement climatique a vu un total de 22 milliards d’offres d’investissement de la part de 200 investisseurs mondiaux.
Le Directeur exécutif du Fonds vert pour le climat, Howard Bamsey, a amené la discussion sur le terrain des immenses opportunités qui se présentent en terme d’investissements dans les activités climato-sensibles. De nombreux pays en développement abordent la lutte contre les changements climatiques comme une opportunité en matière de développement, a-t-il d’ailleurs constaté. En ce qui concerne le Fonds vert pour le climat, qui est doté de 10 milliards de dollars, il se concentre sur des activités transformatrices susceptibles de créer de nouveaux marchés et opportunités.
Le représentant de Fidji, dont le pays accueillera la vingt-troisième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 23), a dit la volonté de son gouvernement de mettre en exergue l’importance de l’appropriation pour pouvoir réaliser les objectifs de développement durable et mettre en œuvre l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
Lors d’une table ronde sur le thème «Mise à l’échelle de l’Accord de Paris et des ODD », la discussion a permis d’explorer les dimensions transversales du changement climatique et de fournir des exemples concrets où la mise en œuvre de solutions avec une approche multisectorielle.
Parmi ces exemples, Marcus Tacke, représentant de la société Siemens Wind Power, a illustré l’importance du recours à l’énergie éolienne (précisément l’éolienne offshore –en mer-) qui permet à la fois la production d’énergie propre en grandes quantités et la création d’emploi. Les intervenants lors de cette table ronde ont tous mis l’accent sur le coût réduit de production d’énergies renouvelables, qui doit être considéré dans les politiques de mise en œuvre des accords sur le climat. Le coût de l’énergie solaire, par exemple, a diminué de 80% au cours des huit dernières années, selon le Directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), qui vient de publier son rapport « Repenser l’énergie 2017 ». Plusieurs initiatives ont été présentées lors de la réunion, telles que les actions du gouvernement local de Quito en Équateur, le plan ambitieux des Émirats Arabes Unis visant la décarbonisation de l’économie de 70% d’ici 2050, et la Banque d'Äland de Scandinavie qui fournit à ses clients un calcul de l'empreinte carbone pour chaque transaction, ...
En concluant les travaux de cet évènement de haut niveau, les intervenants ont rappelé le constat du Secrétaire général des Nations unies que « l’action en faveur de la lutte contre les changements climatiques coûte beaucoup moins que l’inaction envers cette menace ».
Représentation de l'OIF auprès des Nations Unies à New York .