L'organisme international qui supervise la santé des plantes vient de franchir un grand pas en avant en adoptant une nouvelle norme mondiale pour garantir que le commerce international des plantes et des semences soit plus sûr tout en demeurant rentable, s'est félicitée jeudi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
L'annonce en a été faite lors de 12e session de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP), organe directeur de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), qui a clôturé ses travaux mercredi à Incheon, en République de Corée.
Du fait de la mondialisation, les produits alimentaires et agricoles sont continuellement en mouvement. Sans cesse, des milliers de navires vont de port en port transportant chaque année plus de 500 millions de conteneurs géants remplis de toutes sortes de marchandises à destination et en provenance de tous les coins de la planète.
Malheureusement, les cargaisons de ces navires cachent parfois des passagers clandestins, à savoir les ravageurs agricoles qui, une fois sur le rivage, sont capables de dévaster les cultures. Cela va des spongieuses aux fourmis argentines, en passant par les escargots géants africains. La croissance rapide du commerce agricole, facilitée par les marchés en ligne, aggrave la situation et rend encore plus difficile pour les pays de veiller à ce que toutes les expéditions - grandes ou petites - soient exemptes de nuisibles et/ou de maladies.
Dans ce contexte, la menace de transmission des parasites par les graines est particulièrement préoccupante. Contrairement à d'autres produits agricoles destinés à la consommation, tels que le blé, l'orge ou les lentilles, les graines sont une cause de plus grande préoccupation. Du fait qu'elles sont destinées à la plantation, le risque d'introduction et de propagation des parasites dont elles pourraient être porteuses est bien plus grand.
Affronter ce risque est une tâche d'une grande complexité.
Les entreprises de semences lancent souvent des programmes de sélection des plantes dans de nombreux pays afin d'obtenir plus d'une culture chaque saison. Les semences sont ensuite expédiées dans tous les coins du globe pour le nettoyage, le traitement, les essais et l'emballage avant d'être vendues et expédiées à nouveau - parfois après avoir été stockées durant de longues périodes. En outre, leur destination finale n'est pas toujours nécessairement connue au moment de leur exportation du pays d'origine.
Tout cela rend ardue, voire impossible, la prise en compte par les pays importateurs de graines de toutes les exigences phytosanitaires.
En proposant des approches standard pour l'évaluation des risques et les essais, la nouvelle norme adoptée par la CMP vise à harmoniser la façon dont les pays s'attaquent à la complexité du commerce international des semences, ce qui devrait faciliter ledit commerce évalué à quelque 12 milliards de dollars américains par an, tout en garantissant que les expéditions couvrent bien les besoins alimentaires d'une population mondiale croissante.
La protection des plantes est vitale
La FAO reconnaît que le travail de la Commission internationale pour la protection des végétaux (CIPV) est essentiel pour atteindre les Objectifs mondiaux de développement durable. La protection de la santé des plantes nécessite à la fois une agriculture durable, la résilience face aux changements climatiques, la protection de la biodiversité et la facilitation d'un commerce plus sûr.
« Parce que la CIPV est la seule organisation à définir des normes de santé végétales reconnues par les gouvernements qui facilitent le commerce international, les décisions prises ici seront essentielles pour protéger davantage les ressources végétales mondiales, les fondements même de la vie», a déclaré M. Kundhavi Kadiresan, Sous-Directeur général de la FAO et Représentant régional de l'Organisation pour l'Asie et le Pacifique.
De son côté, M. Jingyuan Xia, Secrétaire de la CIPV a souligné que « ces normes, fondées sur le consensus, constituent le moyen le plus efficace d'empêcher l'introduction et la propagation de parasites végétaux dans de nouveaux environnements et d'éviter des effets dévastateurs sur les plantes, ainsi que sur la biodiversité, la sécurité alimentaire et le commerce ».
La CPM a également examiné les lignes directrices d'un système de réglementation des importations et a planché sur plusieurs traitements visant à empêcher les parasites de se nicher dans des matériaux d'emballage en bois et les mouches des fruits d'attaquer les agrumes.
La Commission s'emploie par ailleurs à faire adopter sa proposition selon laquelle 2020 sera officiellement proclamée Année internationale de la santé végétale et ce, dans le prolongement d'un projet de résolution en ce sens récemment approuvé par le Conseil de la FAO.
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