Un nouvel outil développé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) permet d'exploiter les données satellitaires en vue d'améliorer la fiabilité des rendements agricoles et d'optimiser les systèmes d'irrigation, en particulier dans les pays faisant face à des pénuries d'eau.
En accès libre, la base de données WaPOR a été présentée cette semaine lors d'une réunion de haut niveau rassemblant plusieurs partenaires à l'occasion d'un événement organisé par la FAO sous le thème Faire face aux pénuries d'eau dans l'agriculture : un cadre d'action mondial face à un climat en évolution. L'outil permet de réaliser des analyses plus détaillées liées à l'utilisation de l'eau dans les systèmes agricoles et d'orienter sur la manière dont elle peut être utilisée de manière plus productive, grâce à des données empiriques.
« L'utilisation de l'eau est en hausse constante, tandis que le changement climatique, avec des sécheresses et des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, altère et contribue à réduire la disponibilité en eau dans le secteur agricole», a déclaré la Directrice générale adjointe de la FAO et Coordonnatrice des ressources naturelles et du changement climatique, Maria Helena Semedo.
La WaPOR explore les données satellitaires et utilise la puissance informatique de Google Earth pour produire des cartes qui montrent la quantité de biomasse produite et les rendements obtenus pour chaque mètre cube d'eau consommée. Les cartes sont affichées en différentes résolutions (de 30 à 250 mètres) et mises à jour en moyenne tous les 10 jours.
Dans le cadre d'un projet d' une valeur de 10 millions de dollars, financé par le gouvernement des Pays-Bas, l'équipe de la FAO, composée d'experts en technologie informatique et d'agents spécialistes des eaux et des terres, a conçu le WaPOR pour couvrir l'Afrique et le Proche-Orient en prêtant particulièrement attention aux pays qui sont déjà confrontés à des pénuries d'eau ou susceptibles de l'être dans un futur proche, que ce soit physique ou en termes d'infrastructures.
La base de données continentale est aujourd'hui en ligne, tandis que les données nationales seront disponibles en juin pour le Bénin, le Burundi, l'Egypte, l'Ethiopie, le Ghana, la Jordanie, le Kenya, le Liban, le Mali, le Maroc, le Mozambique, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Syrie, la Tunisie, l'Ouganda, la Cisjordanie, la Bande de Gaza et le Yémen. Des données plus détaillées seront disponibles en ligne à partir du mois d'octobre et concerneront des zones pilotes au Liban et au Mali.
Mesurer l'évapotranspiration
Le WaPOR mesure l'évapotranspiration, une étape clé du cycle naturel de l'eau au cours de laquelle l'eau s'évapore dans l'atmosphère, soit directement, soit par la transpiration des plantes. L'évapotranspiration renseigne donc directement sur la quantité d'eau consommée par une culture pendant une saison de croissance. En ce qui concerne la biomasse et le rendement des cultures, elle permet de calculer la productivité de l'eau dans les cultures.
L'outil peut fournir des évaluations détaillées qui permettront de comprendre le fonctionnement de plusieurs systèmes d'irrigation, de favoriser des plans de modernisation et de s'assurer que les améliorations effectuées profitent bien à tous les utilisateurs d'eau, notamment en termes de fiabilité et de rentabilité, et qu'elles soient plus adaptées à la variabilité climatique.
Le programme s'appuie sur une technologie à pixels pour produire des cartes complètes qui permettront une meilleure utilisation des ressources naturelles. Lorsque ce programme est associé aux données en temps réel, les agents de vulgarisation agricole peuvent aider les agriculteurs à obtenir des rendements agricoles plus fiables tout en améliorant leurs moyens d'existence et en les rendant plus durables.
« Aider les petits exploitants agricoles en leur donnant accès aux informations géo-spatiales en mesure d'optimiser la disponibilité en eau et de réduire leur vulnérabilité face au changement climatique est une mission primordiale pour la FAO et il s'agit d'une première étape importante », a déclaré le Sous-Directeur général de la FAO et Chef du Département Climat, biodiversité, terres et eaux, René Castro.
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