Malgré des perspectives économiques largement positives pour 2017 en Asie-Pacifique, la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) a appelé lundi à une gouvernance efficace et une meilleure gestion fiscale des économies de la région confrontées à une incertitude mondiale croissante et au protectionnisme commercial.
A l'occasion de la publication de l'édition 2017 de son 'Enquête économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique', la CESAP souligne que les économies en développement de la région devraient respectivement croître de 5,0% et 5,1% en 2017 et 2018, contre 4,9% en 2016.
L'enquête de la commission régionale estime qu'une augmentation plus prononcée que prévu du protectionnisme et de l'incertitude mondiale pourrait réduire la croissance moyenne de la région en 2017 de 1,2 point de pourcentage.
« Alors que nous entrons dans la deuxième année du Programme (de développement durable à l'horizon) 2030, la croissance économique dans les économies de l'Asie-Pacifique est stable mais modeste dans un contexte prolongé de faiblesse de la demande extérieure et du renforcement du protectionnisme commercial », a déclaré dans un communiqué la Secrétaire exécutive de la CESAP, le Dr. Shamshad Akhtar.
« La croissance économique future devra compter davantage sur les gains de productivité, qui eux-mêmes nécessiteront des institutions efficaces et une meilleure gouvernance, dans les domaines public et privé », a-t-elle souligné.
Relever les défis sociaux et environnementaux
La CESAP appelle à mettre en place des politiques fiscales proactives pour relever les défis sociaux et environnementaux auxquels est confrontée la région Asie-Pacifique et « améliorer la qualité de cette croissance », a souligné la Secrétaire exécutive.
Le rapport de la commission note par exemple que l'expansion économique s'est accompagnée d'une inégalité croissante des revenus avec une création inadéquate d'emplois décents dans la région qui est à la traine en matière de protection sociale. Par ailleurs, les économies en développement d'Asie-Pacifique utilisent deux fois plus de ressources par dollar de PIB que le reste du monde.
La CESAP recommande notamment aux décideurs de la région de réaliser des investissements productifs dans les infrastructures, la protection sociale et l'efficacité des ressources.
La commission souligne qu'une gouvernance efficace peut, par exemple, améliorer les résultats en matière de santé dans le Pacifique, promouvoir la diversification économique en Asie du Nord et centrale et créer des emplois décents en Asie du Sud et du Sud-Ouest. Une meilleure gouvernance pourrait également réduire les lacunes en matière de développement en Asie du Sud-Est et accélérer l'innovation écologique en Asie de l'Est et du Nord-Est.
Des institutions renforcées pour réduire les inégalités
L'enquête évalue la qualité de la gouvernance en analysant les données sur l'Etat de droit, la qualité de la réglementation, le contrôle de la corruption et l'efficacité du gouvernement.
Bien qu'elle observe une amélioration marginale de la qualité institutionnelle dans la région Asie-Pacifique, l'enquête constate que lorsque les institutions sont faibles, les inégalités tendent à augmenter et le rythme de la réduction de la pauvreté diminue.
Par ailleurs, le rapport de la commission régionale montre que la qualité de la gouvernance influe également sur la mobilisation des revenus, car la volonté de payer les impôts est influencée par la perception par le public de l'efficacité des dépenses publiques.
[ODD2030]
Communiqué de l'ONU (802 hits)