À la clôture des travaux de sa seizième session, l’Instance permanente sur les questions autochtones a dressé un bilan sévère de la situation des autochtones dans le monde, 10 ans après l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
« Dix années après l’adoption de la Déclaration, la dépossession des peuples autochtones de leurs terres et de leurs ressources se poursuit à un rythme alarmant, tandis que l’on recense également une augmentation spectaculaire des menaces et des violences contre ceux d’entre eux qui défendent leurs territoires, leurs droits et leurs moyens de subsistance », avertit notamment l’Instance.
Cette séance a également été l’occasion pour la Présidente de l’Instance, Mme Mariam Wallet Mohamed Aboubakrine d’exhorter les États Membres de permettre aux peuples autochtones de participer aux travaux de l’Organisation avec le statut d’observateur permanent « en particulier sur les questions qui nous concernent tous ».
« Comment comprendre que l’ONU ne veuille pas travailler avec nous qui avons tant à offrir? » a demandé la Présidente. « L’histoire de la participation des peuples autochtones à l’ONU montre clairement que nous sommes au service du bien et que nous avons toujours enrichi les travaux de l’Organisation », a-t-elle argué. « Aucune décision nous concernant ne devrait être prise sans nous. »
Les travaux de cette session, consacrée au « Dixième anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones: mesures prises pour mettre en œuvre la Déclaration », ont été émaillés, depuis leur début, par de nombreuses dénonciations, de la part de représentants et d’organisations autochtones, du non-respect de leur consentement préalable, libre et éclairé aux fins de projets et de lois les touchant directement. De l’oléoduc de Standing Rock, aux États-Unis, au forage sous-marin dans les territoires autochtones du Pacifique, la situation des autochtones dans le monde a valu à l’Instance de formuler plusieurs recommandations au Conseil économique et social (ECOSOC), dont elle est un organe subsidiaire.
Pour Mme Aboubakrine, il existe toutefois des raisons d’être optimiste, notamment depuis la tenue, en 2014, de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, au cours de laquelle tous les États Membres se sont engagés à mettre en œuvre la Déclaration.
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