La deuxième journée du Forum annuel sur le suivi du financement du développement du Conseil économique et social (ECOSOC) a été marquée par l’adoption de son document final qui appelle à la recherche d’un développement mondial et d’une coopération « gagnant-gagnant » dont tous les pays et toutes les régions du monde pourront retirer des avantages considérables.
Ce document relève les répercussions considérables que la conjoncture mondiale difficile a eues en 2016 sur les efforts déployés dans les pays pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba, en raison non seulement de facteurs économiques, mais aussi sous l’effet des catastrophes naturelles, des changements climatiques, de la dégradation de l’environnement, des crises humanitaires et des conflits.
Il souligne que la trajectoire mondiale actuelle ne permettra pas d’atteindre l’objectif de l’élimination de l’extrême pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions d’ici à 2030. Pour inverser cette tendance, la communauté internationale doit prendre des mesures concrètes et immédiates permettant de créer à tous les niveaux les conditions favorables nécessaires à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’accélérer les efforts déployés aux niveaux national et international pour mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba.
Le document final souligne que des investissements et des financements publics et privés supplémentaires seront nécessaires pour faire face aux grands besoins d’investissement liés aux objectifs de développement durable, notamment en matière d’infrastructures dans les pays en développement et en particulier dans les pays d’Afrique, les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.
Il met en exergue le rôle des banques nationales, régionales et multilatérales de développement et aborde aussi les questions relatives à la mobilisation des ressources publiques intérieures; au rôle des entreprises et des financements privés; à la coopération internationale; au commerce international; à la viabilité de la dette; au règlement des problèmes systémiques notamment une réglementation rationnelle des marchés financiers et, d’autre part, l’impératif d’un filet de sécurité financière mondiale.
Il souligne aussi que l’investissement dans une infrastructure de qualité est un élément indispensable à la réalisation des objectifs de développement durable, ainsi que l’importance cruciale que revêt, pour les pays en développement, le développement industriel.
Le rôle de la science, de la technologie, de l’innovation et du renforcement des capacités ainsi que le transfert de technologies y sont également abordés, de même que l’importance de l’autonomisation des femmes et des filles à la réalisation d’une croissance économique et d’un développement durables, inclusifs et équitables.
Si les deux cofacilitateurs du document, M. Jerry Matthews de l’Afrique du Sud et M. Marc Pecsteen de la Belgique, ont salué l’esprit de compromis qui a prévalu lors des consultations, la délégation américaine a toutefois formulé des réserves par rapport aux paragraphes 8, 9, 11, 20 et 21 du texte qui portent notamment sur l’Accord de Paris sur le climat, précisant que les États-Unis sont en train d’examiner leur position sur cette question. Elle a également exprimé de vives inquiétudes sur les questions relatives au commerce et à la propriété intellectuelle, qualifiant d’inacceptable tout effort des Nations Unies de vouloir réinterpréter les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
« L’Union européenne, a rétorqué son représentant, reste fermement attachée aux objectifs de cet Accord de Paris et appelle toutes les parties à rapidement le mettre en œuvre et à prendre très au sérieux le problème du réchauffement climatique. » Ce dernier a aussi regretté que la question de la mobilisation des ressources publiques et privées pour aider les pays en développement en la matière ne paraisse pas plus clairement dans le document final. « Ce document aurait pu être plus ambitieux à bien des égards mais représente néanmoins un bon compromis », a-t-il commenté.
Avant l’adoption de ce texte, le Forum avait organisé trois tables rondes ministérielles qui ont permis de prendre la mesure des progrès accomplis dans l’application des décisions touchant au financement du développement et à la mobilisation des moyens de mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba.
Ces échanges ont notamment permis d’identifier certains des succès, mais aussi les difficultés rencontrées pour intégrer la question du financement du développement dans les politiques nationales, de même que les attentes des pays en terme de coopération multilatérale.
De nombreux intervenants ont estimé que les efforts déployés par les pays en développement doivent être appuyés et complétés par des initiatives internationales en vue de renforcer leurs capacités et de les aider à faire face aux problèmes sociaux et environnementaux. Or, le Ministre des finances et de la planification nationale des Tonga a toutefois constaté que l’accès aux fonds multilatéraux s’avère parfois difficile faisant particulièrement référence au Fonds vert pour le climat.
La faiblesse des investissements étrangers directs a également été déplorée à plusieurs reprises, notamment par le Ministre de l’industrie du Népal, et de nombreux appels ont aussi été lancés pour renforcer les systèmes fiscaux des pays en développement et combattre les flux financiers illicites.
Compte rendu de l'ONU
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[ODD2030]
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