L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a souligné jeudi qu'un renforcement des capacités est nécessaire pour garantir que l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat du port (PSMA) favorise une pêche durable.
Visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN), le PSMA offre au monde entier « tous les instruments nécessaires pour atteindre notre objectif », a déclaré à Oslo le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, lors de la première rencontre des Etats parties organisée depuis mercredi par le gouvernement de la Norvège en vue de définir les détails relatifs à la mise en œuvre de ce traité international.
Le PSMA sera bientôt constitué de 48 parties (y compris l'Union européenne regroupant ses 28 membres) avec l'arrivée du Japon et du Monténégro, suite au dépôt de leurs instruments d'adhésion. « Cela rajoute un poids supplémentaire au traité, qui va d'ailleurs bientôt fêter son premier anniversaire», a indiqué M. José Graziano da Silva, ajoutant qu'il était très confiant sur le fait que de nombreux autres pays les rejoindraient dans un futur proche.
Le traité négocié par la FAO restreint l'accès aux ports des navires de pêche ne respectant pas les règles. Il s'agira notamment d'avoir en leur possession des licences d'exploitation en bonne et due forme et d'être totalement transparents sur les espèces de poissons et la quantité capturée. Ce traité est le résultat de plusieurs années d'efforts diplomatiques destinés à lutter contre la pêche INN, un phénomène qui représente jusqu'à 26 millions de tonnes de poissons (soit 23 milliards de dollars de pertes chaque année) et qui menace les efforts visant à instaurer une pêche durable dans les océans du monde.
Actuellement, les Etats parties du PSMA représentent plus des deux tiers du commerce mondial de poisson.
La mise en œuvre du PSMA au cœur de la rencontre
Pour les parties, la réunion d'Oslo, qui se tient sur une semaine, est l'occasion de définir les responsabilités des Etats portuaires, des organisations régionales de gestion de la pêche et d'autres organismes internationaux.
La meilleure manière de procéder correctement à l'échange et à la publication des informations en temps réel, lorsque les Etats portuaires devront signaler les violations à l'Etat du pavillon du navire et aux autorités régionales, figure également parmi les différents protocoles qui seront discutés.
Plusieurs exigences techniques relatives aux pays en développement sont également au programme. Un groupe de travail ponctuel se réunira plus tard dans la semaine pour élaborer des recommandations destinées à instaurer des mécanismes de financement qui devront permettre à tous les membres, y compris les petits Etats insulaires en développement situés dans certaines des zones de pêche les plus riches au monde, de pouvoir remplir leurs tâches.
Par souci d'efficacité, le traité PSMA demande à ses membres de contribuer aux efforts de renforcement des capacités.
« Il s'agit d'un moment crucial », a précisé M. Graziano da Silva, faisant remarquer que la FAO s'était déjà engagée à hauteur d'1,5 million de dollars dans ces efforts en piochant dans ses propres fonds. Il a remercié la Norvège, la Suède et les Etats-Unis d'Amérique pour avoir confirmé leurs contributions au programme.
Les avantages du PSMA
«Conçu pour empêcher les navires de pêche de débarquer leurs prises illégales, le PSMA fait partie d'une initiative mondiale visant à protéger les ressources naturelles marines à travers le monde», a souligné le Directeur général de la FAO.
Il s'est également fait écho des nombreux avantages que ce traité devrait générer, notamment la promotion d'une pêche marine durable, l'amélioration des moyens d'existence et de la sécurité alimentaire des communautés côtières et la baisse des activités illégales, souvent liées à la pêche INN, telles que la contrebande, les abus de travail et l'esclavage.
Le PSMA contribue également de manière considérable à la réalisation de l'Objectif de développement durable numéro 14, qui consiste à mettre fin à la pêche INN d'ici à 2020.
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