Renforcer la participation des représentants des peuples autochtones et de leurs institutions aux réunions des organes compétents de l’Organisation des Nations Unies portant sur des questions qui les concernent
Par ce texte, l’Assemblée générale engage à redoubler d’efforts pour faciliter la participation des représentants des peuples autochtones et de leurs institutions aux réunions des organes pertinents de l’Organisation portant sur des questions qui les concernent, dans le respect notamment de leur règlement intérieur, en associant ces représentants et institutions aux modalités d’organisation des conférences, sommets et autres réunions pertinents de l’Organisation portant sur des questions qui les concernent.
Elle prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, au terme de sa soixante-quatorzième session, un rapport d’analyse faisant état des progrès effectués et contenant des recommandations sur d’autres mesures qu’il faudrait éventuellement prendre pour que les représentants des peuples autochtones et leurs institutions puissent participer aux réunions des organes pertinents de l’Organisation portant sur des questions qui les concernent.
L’Assemblée générale décide notamment d’élargir le mandat du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones de sorte qu’il puisse aider les représentants des organisations et des institutions des peuples autochtones à prendre part aux débats organisés par son président, en application de la présente résolution, en garantissant, dans la mesure du possible, une représentation régionale équilibrée.
Elle engage instamment les gouvernements et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à continuer d’alimenter le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones.
Déclarations
Le représentant de la Chine s’est dit ouvert à la poursuite de discussions sur la participation des peuples autochtones aux travaux de l’ONU qui les concernent. Il a ensuite affirmé qu’il n’existe pas de consensus international sur la définition d’un peuple autochtone, soulignant que les minorités nationales et ethniques sont différentes des peuples autochtones. Il a également estimé que la participation des peuples et institutions autochtones doit respecter les mécanismes existant au sein de Nations Unies.
La représentante du Ghana, intervenant au nom des quatre Conseillers du Président de l’Assemblée générale, a estimé que les préoccupations des États Membres pourraient être réglées par des négociations. Elle a espéré que la bonne foi ayant conduit à l’adoption de la résolution par consensus continuera à renforcer la participation des peuples autochtones à l’ONU. Il est temps de donner de la voix aux peuples autochtones, a-t-elle notamment souligné.
Le représentant de la Bolivie a espéré que l’adoption de la résolution permette de renforcer la participation des peuples autochtones aux travaux de l’ONU sur les questions qui les concernent. Il a jugé nécessaire de créer les moyens nécessaires pour renforcer cette participation. Le représentant a également estimé que la résolution devra aider à garantir l’autonomisation des femmes et des jeunes autochtones, souhaitant notamment que des mécanismes appropriés soient créés pour eux. Il a défendu le droit des peuples autochtones à être consultés à travers des procédures appropriées et que leur autorité soit respectée sur leur territoire. Il a dit souhaiter que cette résolution entraîne des changements structurels garantissant la pleine participation des peuples autochtones dans tous les forums s’intéressant aux questions qui les concernent.
Le représentant du Mexique a déclaré que le Mexique, en tant qu’État plurinational, soutient la promotion des droits des peuples autochtones et le renforcement du cadre normatif et institutionnel à ce sujet, tant aux Nations Unies que dans d’autres forums. Il faut passer de la parole à la pratique en matière de droit des peuples autochtones, conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et aux autres accords pertinents. Il a cependant dénoncé que les États Membres n’aient pas été en mesure de s’entendre sur une nouvelle catégorie de participation et de représentation des peuples autochtones. Il a également souhaité que les espaces de participation existants soient élargis pour laisser une plus grande place aux peuples autochtones.
Le représentant de l’Équateur s’est dit favorable à la création d’un nouveau mécanisme pour examiner la participation des peuples autochtones aux Nations Unies, tout en respectant l’équilibre régional. Il a souligné que les peuples autochtones ne peuvent pas être considérés comme des organisations non gouvernementales, déclarant que leurs points de vue méritent d’être entendus tout en veillant à ne pas saper la nature intergouvernementale des travaux de l’ONU. Il a regretté l’absence, depuis deux ans, d’accord sur le renforcement de la participation des peuples autochtones à l’ONU.
La représentante du Viet Nam a reconnu l’existence de différents points de vue sur cette question. Elle a appelé à poursuivre les consultations pour parvenir à un véritable consensus.
Le représentant de l’Inde a réitéré qu’il n’y a ni définition, ni notion internationale commune des peuples autochtones, et que ce « concept » ne peut être appliqué de manière arbitraire à des sociétés où différents groupes ethniques vivent ensemble depuis des millénaires. Le processus actuel ne s’applique qu’aux États qui reconnaissent les peuples autochtones comme étant distincts des autres populations non autochtones, a-t-il souligné.
Le représentant du Bangladesh a rappelé que son pays n’a pas adhéré à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il a estimé qu’en l’absence d’une définition internationale des peuples autochtones, il faut une solution nouvelle qui corresponde aux différentes situations nationales.
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