M. ROOSEVELT SKERRIT, Premier Ministre et Ministre des finances et du service public de la Dominique, a déclaré que son pays était en première ligne de la guerre contre les changements climatiques. « C’est avec beaucoup de difficultés que j’ai laissé derrière moi mon peuple ensanglanté pour être avec vous aujourd’hui », a-t-il ajouté, faisant référence aux ravages causés en Dominique par l’ouragan Maria.
M. Skerrit a mentionné que l’augmentation de la température de l’air et de l’eau avait altéré de façon permanente le climat entre les tropiques du Cancer et du Capricorne. « La chaleur est le moteur qui transforme des tempêtes ordinaires –des tempêtes que nous saurions maîtriser dans notre sommeil– en forces dévastatrices », a-t-il expliqué. Et de déplorer: « par le passé, nous nous serions préparés à une grosse tempête par an, mais de nos jours des milliers de tempêtes naissent sous la forme d’une brise au milieu de l’Atlantique pour ensuite venir faire la queue pour nous frapper avec force et fureur ».
Avant ce siècle, aucune autre génération n’avait vu plus d’un ouragan de catégorie 5 dans sa vie, a encore rappelé M. Skerrit, alors que « durant ce siècle, cela nous est déjà arrivé deux fois en l’espace de deux semaines ». Et pourtant, a-t-il ajouté, nous sommes encore en plein milieu de la saison des ouragans.
« Nier les changements climatiques, c’est procrastiner alors que la planète coule, c’est nier la réalité que nous venons tout juste de vivre », s’est emporté le Chef de gouvernement. « Nous, en tant que nation et région, n’avons pas démarré cette guerre contre la nature, nous ne l’avons pas provoquée, la guerre est venue à nous! Il n’y a plus de temps pour les paroles, il reste peu de temps pour l’action », a-t-il ajouté.
M. Skerrit a expliqué que la Dominique était venue ici aujourd’hui pour déclarer une urgence humanitaire internationale. Il est temps que la communauté internationale prenne position et décide si elle veut se tenir côte à côte avec ceux qui souffrent des ravages des changements climatiques dans le monde ou si elle veut se contenter de montrer un peu de pitié avant de tourner le dos, soulagée que, cette fois-ci, ce n’est pas elle qui est frappée, s’est-il exclamé.
« Un an après la COP 21 à Paris, le besoin d’action est encore plus grand si nous voulons réduire l’impact des changements climatiques », a poursuivi le Premier Ministre. S’il a salué la mise en place du Fond vert pour le climat, il a aussi demandé à ce que beaucoup plus soit fait pour aider les pays qui souffrent de l’impact des changements climatiques. Revenant sur le Mécanisme d’assurance contre le risque lié aux catastrophes aux Caraïbes, il a expliqué que, bien qu’utile, ce mécanisme ne possédait pas de suffisamment de fonds pour reconstruire les infrastructures du pays. Il a donc appelé à sa recapitalisation.
« Nous avons besoin de reconstruire nos maisons et nos villages; nous avons besoin de reconstruire nos communautés, nos écoles, nos routes, nos ponts; nous avons besoin de reconstruire un pays, mais nous ne pouvons le faire seuls; nous avons besoin de vous, nous avons besoin de votre humanité », a conclu le Premier Ministre de la Dominique.
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Source : ONU
Photo : ONU
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