A travers son engagement au sein de réseaux et de collectifs, le Gret contribue à enrichir les connaissances, à diffuser les bonnes pratiques et à accompagner les principaux acteurs dans la voie de l’agroécologie. Car comme le dit le proverbe : “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin…”
Face aux limites des modèles productivistes conventionnels, l’agroécologie émerge aujourd’hui comme une réponse possible aux défis du XXIe siècle : sécurité alimentaire, environnement et emploi. Les pays du Sud en particulier doivent faire face à de nombreuses difficultés tant agro-climatiques que socio-économiques. L’agroécologie vise à la fois à assurer une production agricole durable et résiliente, à renforcer l’autonomie des paysans, à protéger l’environnement et à lutter contre le changement climatique. Cette approche, qui croise science, mouvement social et valorisation des pratiques paysannes, repose sur des principes de restauration et d’amélioration de l’écosystème et de mise en valeur de ses potentialités.
Appuyer la transition agroécologique pour les agricultures familiales
Le Gret a toujours encouragé un développement des territoires fondé sur une agriculture familiale et paysanne, inscrite dans des filières inclusives et durables. En promouvant la transition agroécologique pour une agriculture familiale autonome et économe, le Gret aide les paysans à améliorer leurs capacités de production, leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, la durabilité de leurs exploitations ainsi que leur capacité de résilience face aux chocs.
Appuyer cette transition dans ses dimensions techniques mais aussi socio-économiques est nécessaire pour accompagner les paysans dans la prise de risque, le financement et l’acquisition de connaissances liés à l’innovation, qui dans le cas de l’agroécologie a souvent des impacts différés. Cet appui passe par des actions à différentes échelles en partenariat avec des organismes locaux et internationaux : plaidoyer, études, animation de réseau et projets de terrains valorisant des pratiques et des approches agroécologiques innovantes telles que la gestion territoriale par les plans villageois (projet Terria, Sénégal), l’aménagement de micro-bassins versants (FISONG changement climatique, Haïti) ou la construction d’une démarche agroécologique avec la recherche et le gouvernement (projet Sara, Guinée forestière).
En Asie du Sud-Est, la dynamique de promotion de l’agroécologie portée par le Gret s’ancre à une échelle régionale, notamment grâce à un projet multi-pays financé par la Fondation d’entreprise Louis Dreyfus (Farmers Innovation Towards Agroecology – FITA, au Cambodge et au Myanmar) et à l’appui à l’émergence et l’animation d’une plateforme régionale multi-acteurs pour promouvoir l’agroécologie (Agroecology Learning alliance in South East Asia – Alisea), financé par l’Agence française de développement (AFD). >> En savoir plus sur le projet Fita et le réseau Alisea
Evaluer les pratiques agroécologiques et leur impact
Le Gret, Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), AgriSud et le CARI sont à l’origine de la création, début 2016, du Groupe de travail sur la transition agroécologique (GTAE). Celui-ci s’est notamment donné pour objectif de construire une méthodologie commune pour l’évaluation des pratiques agroécologiques. Il s’agit d’évaluer à la fois les facteurs favorables et défavorables à l’expérimentation et au développement de l’agroécologie, les impacts agro-environnementaux des pratiques agroécologiques (fertilité des sols, végétation, biodiversité, etc.) et leurs impacts socio-économiques (revenus agricole, valeur ajoutée, emploi, sécurité alimentaire, etc.).
Grâce à un financement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), les quatre organisations du GTAE se sont alliées à d’autres organisations partenaires pour mener ce type d’évaluation dans trois régions ouest-africaines – au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo – à partir d’une méthodologie commune. Ce travail, réalisé dans le cadre du projet Capitalisation d’expériences d’acteurs pour le développement de techniques agroécologiques résilientes en Afrique de l’Ouest (Calao), a été mené à bien par trois stagiaires de la formation en agriculture comparée d’AgroParisTech et par trois stagiaires issus d’universités ouest-africaines – UNB, Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Université de Lomé). Etaient également associées à l’étude plusieurs ONG intervenant dans les trois régions : l’Association pour la recherche et la formation en agroécologie (Arfa) au Burkina Faso, Enda Pronat au Sénégal, Recherche, appui et formation aux initiatives d’autodéveloppement (Rafia) et Inades-Formation au Togo).
Les principaux résultats de l’étude ont été présentés et mis en discussion à l’occasion d’un séminaire régional organisé à Dakar les 18 et 19 octobre dernier par Enda Pronat, en présence de l’ensemble des partenaires du projet et d’autres représentants d’institutions publiques, scientifiques (de l’Institut de recherche pour le développement notamment) ainsi que de la Fédération des organisations non-gouvernementales du Sénégal (FONGS). Le séminaire a donné lieu à de riches échanges, aussi bien sur le contenu des études que sur les questions méthodologiques. >> En savoir plus sur les principaux enseignements
Dans la continuité du projet Calao, le GTAE organisera les 14 et 15 décembre prochain un séminaire à Paris, avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD), sur les méthodes d’évaluation des pratiques agroécologiques. L’expérience et le bilan du projet Calao y seront présentés, ainsi qu’une dizaine d’autres méthodologies mises en œuvre par divers organismes français ou étrangers. Il est attendu de ce séminaire, auquel une centaine de personnes participeront, de progresser dans la définition d’une méthodologie pertinente d’évaluation des pratiques agroécologiques, utile à la fois pour les opérateurs et en matière de plaidoyer auprès des décideurs.
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Agroécologie : insuffler une dynamique régionale en Asie du Sud-Est.
Des pistes pour le développement de techniques agroécologiques résilientes.
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