Publication initiale : The Conversation sous licence Creative Commons par Anda David, Etienne Espagne et Nicolas Longuet Marx.
Depuis le début du cycle des négociations climatiques internationales, la question des inégalités face aux changements climatiques et face aux efforts à fournir vis-à-vis de ces changements s’est posée de manière constante. La notion de justice climatique est issue de la volonté des pays émergents et en développement de faire admettre aux pays développés leur part plus grande de responsabilité et ainsi leur nécessaire contribution supérieure aux efforts dans la transition bas carbone.
Elle débouche sur le principe juridique de « responsabilité partagée mais différenciée », admis notamment au sein des instances onusiennes responsables de la négociation climatique. La COP24 a ainsi récemment encore essayé de transformer les promesses de l’Accord de Paris en engagements concrets et mesurables, notamment sur la question de la comptabilité des transferts financiers entre pays du Nord et pays du Sud, les fameux « 100 milliards de dollars » annuels à atteindre d’ici à 2020, afin d’aider les pays du Sud dans leurs actions d’atténuation des émissions et d’adaptation aux effets du changement climatique.
Inégaux côté émissions de CO2
La complexité du lien entre inégalités et changement climatique tient également à la définition du périmètre d’analyse des interactions entre inégalités et climat. On peut parler, de manière très simplifiée, d’inégalités d’émissions d’un côté et d’inégalités d’impacts d’un autre côté.
Les inégalités d’émissions peuvent être mesurées à plusieurs niveaux.
Au niveau des pays, la Chine est récemment devenue le pays responsable de la part la plus importante des émissions de CO2 au niveau global, représentant à elle seule 26 % des émissions. L’Afrique reste le continent associé aux plus faibles émissions, même s’il existe une forte hétérogénéité au sein du continent, l’Afrique du Sud étant de loin le plus grand émetteur.
Au niveau des individus, l’organisation non gouvernementale Oxfam avait estimé en 2015 que les 10 % les plus riches sont responsables d’environ la moitié des émissions de CO2 liées à la consommation. Si l’on regarde les individus à l’échelle globale, les écarts s’avèrent encore plus saisissants car, toujours d’après l’étude Oxfam, les émissions-consommations liées au style de vie des plus riches Américains sont 10 fois plus importantes que celles des plus riches Chinois.
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