Les 29 et 30 août dernier, à l’occasion des "Tropics", le séminaire interne annuel du Gret, différents temps forts ont été organisés autour des enjeux que représentent le changement climatique et la transition écologique. Des experts du Gret, mais aussi du Cired et de l’Agence française de développement ont pris la parole pour dresser un état des lieux de la situation.
Cela fait maintenant plusieurs années que la communauté scientifique internationale alerte l’opinion publique au sujet des phénomènes dévastateurs et de plus en plus fréquents induits par le changement climatique : élévations des températures, sécheresses, montée des inondations, incendies à répétitions, chute de la biodiversité etc. Lorsqu’il a été question d’identifier un thème pour le séminaire interne annuel du Gret, la question du changement climatique est apparue comme une évidence. Après s’être mobilisées au printemps, dans le cadre des grèves et des marches pour le climat en France, et sur le terrain par des journées de réflexion et d’action dédiées, les équipes du Gret ont décidé de se saisir de cette question et d’en faire le thème principal de leurs "Tropics" 2019.
Une mise en perspective bienvenue
A travers l’évocation de deux rapports publiés récemment – le premier du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le second de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) –, les intervenants ont pu revenir sur les impacts du changement climatique et les enjeux de la transition écologique.
Judicaël Fétiveau, chargé de projet Gestion des ressources naturelles au Gret, a dressé un état des lieux des conséquences du changement climatique. Il a notamment rappelé que le changement climatique était d’origine anthropique, et que la perte de la biodiversité trouvait son origine dans le changement d’utilisation des terres, la surexploitation des espèces, la pollution et la diffusion d’espèces invasives. Si la transition écologique et climatique doit se faire dans de nombreux domaines (l’agroalimentaire, l’énergie, l’industrie), elle doit aussi se traduire en termes de politiques urbanistes, dans les transports et dans la fiscalité, en donnant une valeur aux comportements positifs et un coût aux comportements négatifs. Face à ce constat, différentes voies sont envisageables, parmi lesquelles la décroissance, ou encore l’adoption d’un équilibre entre empreinte écologique et biocapacité.
Les enjeux futurs ont également été abordés, notamment par Christophe Cassen, coordinateur scientifique au Cired. Ce dernier est revenu sur l’objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5 degré, en le replaçant dans la perspective des objectifs de développement durable (ODD). Les actions de l’Agence française de développement (AFD) concernant la transition écologique et la préservation de la biodiversité ont quant à elles été décrites par Guillaume Chiron, responsable de la division agriculture, développement rural et biodiversité à l’AFD.
Place à la pratique !
Les membres du Gret ont été invités à participer à différents ateliers pour réfléchir collectivement aux réponses qu’ils pourraient apporter à travers les projets, ainsi qu’aux solutions à mettre en place pour réduire efficacement l’impact et l’empreinte écologique de l’organisation.
Ces échanges ont permis d’identifier les sujets sur lesquels le Gret et ses intervenants devraient s’orienter pour agir de façon significative. Plusieurs pistes ont été plébiscitées : sensibiliser davantage les équipes, mais aussi accentuer les économies d’énergies, se diriger vers davantage de contrôle dans l’achat de matériel, privilégier l’équipement de seconde main, ou encore favoriser le compostage. Un outil méthodologique destiné à anticiper les impacts écologiques négatifs des projets, à utiliser en amont de leur réalisation, a également été présenté.
Un rapide historique des actions du Gret en lien avec le changement climatique
Le Gret s’est mobilisé dès 2003 pour contribuer au débat sur les mécanismes internationaux de lutte contre le changement climatique et pour intégrer ces questions dans les projets. Il se dote alors d’une équipe dédiée au suivi des négociations et à la production de notes de décryptage pour la société civile. Dans le cadre de Coordination SUD, le Gret rejoint la Commission Climat & Développement, qui travaille sur les liens entre changement climatique et développement, où il pilote le projet d’appui à la mobilisation des ONG françaises sur le climat (Pamoc). D’autre part, si certains équipes travaillent d’emblée sur des secteurs de biodiversité ou d’atténuation au changement climatique (gestion des aires protégées, reforestation, promotion des énergies renouvelables, efficacité énergétique, etc.), d’autres s’orientent sur les mesures d’adaptation (agroécologie, lutte contre les inondations, etc.). En 2015, pour préparer la COP21, un groupe de travail « Climat » se mobilise pour valoriser les expériences du Gret, initiant par ailleurs un bilan carbone de l’organisation et conduisant des expertises. En 2019, un groupe de travail « Environnement » relance les réflexions sur l’empreinte écologique de l’organisation, en lien avec les équipes de Madagascar et du Sénégal, jusqu’à impulser l’organisation de ces journées de "Tropic".
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