Par Carrie Loewenthal Massey
Correspondante
Washington - Les changements climatiques font craindre certaines conséquences telles que la fonte de la calotte polaire et la montée du niveau des océans qui risque de noyer des pays entiers, mais les États du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord s'inquiètent d'une autre possibilité : celle de graves pénuries d'eau.
La diminution des pluies due aux changements climatiques fait que les pays arabes sont confrontés à un manque d'eau. Seuls l'Égypte et le Liban ont encore des ressources suffisantes tandis que le Yémen connaît la pire situation à ce niveau.
Lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de Copenhague (COP-15), qui s'est tenue du 7 au 18 décembre 2009, les États-Unis se sont engagés à apporter leur aide aux pays en développement en appuyant les projets locaux d'adaptation aux changements climatiques. La secrétaire d'État, Mme Hillary Rodham Clinton, a fait part de l'intention de Washington d'ouvrer de concert avec d'autres États industriels pour lever 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à répondre à leurs besoins face aux changements climatiques.
" Cent milliards de dollars par an représente beaucoup d'argent. C'est un engagement très réel qui peut donner des résultats tangibles ", a dit Mme Clinton.
" Des résultats tangibles " sont cruciaux face à ces pénuries graves d'eau.
Les partenariats des États-Unis avec les pays du Moyen-Orient et du Maghreb sur les questions relatives aux ressources aquatiques sont un exemple du genre de projets d'aide auxquels peut contribuer le nouveau fonds mondial pour les pays en développement dont la création a été annoncée à la COP.
Yémen. À Thula, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a contribué à réhabiliter une citerne bâtie il y a 700 ans et qui constitue le réservoir principal d'eau de toute la population de ce village du Yémen. Mais l'eau avait été contaminée par différents polluants et avait besoin d'un meilleur système de filtrage. Les travailleurs ont collaboré avec les dirigeants locaux pour réhabiliter la citerne tout en préservant son histoire, et à cette fin, ils ont utilisé des méthodes traditionnelles et des matériaux naturels, notamment la pierre de la région ; ils ont aussi saisi l'occasion pour informer le public des moyens de garder la citerne propre et en bon état.
Jordanie. Pour assurer que la population d'Amman ait à sa disposition à des quantités suffisantes d'eau propre, le gouvernement des États-Unis finance des projets visant à améliorer l'accès durable à l'eau potable. L'installation de Zara-Ma'in, qui est financée par l'USAID, capture les eaux des rivières dans la région de la capitale jordanienne et en élimine les agents de contamination et le sel avant de les distribuer à 700.000 habitants. La capacité de dessaler l'eau permet à la Jordanie d'accroître ses quantités d'eau potable et de réduire l'utilisation intensive des aquifères, qui peuvent ainsi continuer à servir de réserves. Ce projet a créé 1.500 emplois d'ouvriers de construction et 100 autres postes permanents pour les Jordaniens qui seront chargés de gérer cette installation.
Les États-Unis ont également contribué à la rénovation des réseaux de distribution d'eau à Amman et à Aqaba dans le but de réduire les pertes d'eau. En formant des partenariats avec des organisations basées dans les collectivités concernées, l'USAID a fourni des fonds sous forme de 135 petits dons pour lancer des projets visant à promouvoir l'utilisation économique et efficace des ressources aquatiques - projets dont ont bénéficié 2.600 foyers dans les régions défavorisées de Jordanie. Parmi les projets financés par l'USAID : un système résidentiel pour recueillir et faire des réserves d'eau qui peut être installé dans les régions rurales qui ne sont pas desservies par le réseau public de distribution d'eau. Une fois installés, ces systèmes deviennent la source principale d'eau pour ces maisons et contribuent de manière importante à la sécurité de l'approvisionnement en eau des Jordaniens en zones rurales. Bien qu'il y ait des dépenses initiales à engager pour installer ces systèmes, leur maintenance est peu coûteuse.
Les ressources en eau disponibles en Jordanie augmenteront avec l'utilisation de l'eau recyclée. Les améliorations apportées à l'infrastructure du traitement des eaux usées serviront surtout à augmenter l'utilisation de ces eaux dans l'agriculture et l'industrie. Un tel exemple est le programme-pilote de l'USAID qui permet aux agriculteurs jordaniens d'utiliser des eaux recyclées pour l'irrigation de leurs champs sans que cela implique des dangers pour leurs récoltes ; les responsables du programme ouvrent aussi avec les diverses industries pour réduire l'utilisation d'eau et d'énergie dans leurs processus de fabrication.
Au cours des prochaines années, le gouvernement des États-Unis formera un nouveau partenariat avec la Jordanie, celui-ci visant à mettre au point des pratiques et des méthodes de gestion des ressources hydriques, aux échelles nationale et locale. Ce projet comprendra des campagnes de sensibilisation du public sur la conservation de l'eau, sur les moyens de rentabiliser ces méthodes et sur la modernisation des politiques de gestion de l'eau pour promouvoir la conservation et l'utilisation efficace de ces ressources.
Maroc. Au Maroc, trois projets-pilotes ont contribué à démontrer les bienfaits économiques des méthodes efficaces de gestion des maigres ressources aquatiques. À Dokkarat (région de Fez), une usine de récupération du chrome a été construite pour recueillir le chrome qui était directement déversé dans la rivière Sebou par les tanneries. La nouvelle installation a contribué à réduire la contamination de la rivière et les dangers à la faune et à la flore tandis que les tanneries en tirent parti, elles aussi, en achetant le chrome récupéré et en le réutilisant.
Une installation d'épuration des eaux usées à Drarga, dans le sud du Maroc, sert actuellement à nettoyer un aquifère contaminé et permet aux agriculteurs d'acheter maintenant du compost et des eaux traitées pour irriguer leurs champs.
L'USAID a également aidé des agriculteurs locaux en leur offrant une formation dans les techniques innovatrices de culture et d'irrigation visant à prévenir l'érosion du sol et le limonage précoce d'un réservoir près de Tétouan, dans le nord du Maroc.
De pair avec l'USAID, la Banque mondiale - à laquelle contribuent les États-Unis - finance de nombreuses initiatives d'irrigation et d'utilisation durable de l'eau au Moyen-Orient et au Maghreb. La Banque mondiale note que les pays de ces régions doivent faire face aux effets des changements climatiques, dont des sécheresses, des vagues de chaleur, la dégradation de la qualité de l'air et de la montée du niveau des océans dans les régions côtières basses.
Énergies de substitution au Moyen-Orient et au Maghreb
Outre les difficultés environnementales, les pays du Moyen-Orient et du Maghreb doivent relever le défi, commun au monde entier, qui a découlé des changements climatiques, à savoir, de mettre au point des sources nouvelles d'énergie propre. Plusieurs pays, dont l'Égypte, le Maroc et les Émirats arabes unis, ont déjà commencé à investir dans des projets d'énergie éolienne et solaire, selon le quotidien The National, d'Abu Dhabi.
En effet, le Maroc prévoit d'être en mesure de produire 2.000 mégawatts d'électricité grâce à l'énergie solaire d'ici 2020. Ce projet devrait économiser l'équivalent d'un million de tonnes de combustible fossile par an et prévenir l'émission de plusieurs millions de tonnes de gaz carbonique (CO2).
À propos de la réduction de l'utilisation des combustibles fossiles, le président Obama a souligné la responsabilité qu'avaient les États-Unis de s'adapter aux changements climatiques et d'en atténuer les effets. Dans son allocution au COP-15, le 18 décembre 2009, M. Obama a souligné l'engagement des États-Unis à promouvoir l'amélioration de l'environnement " en réalisant des investissements sans précédent dans les sources d'énergie renouvelables ; en incitant les Américains à améliorer l'efficacité énergétique de leurs logements et de leurs immeubles ; et en élaborant des lois générales destinées à opérer la transition à une économie propre sur le plan énergétique ". Ces efforts vont de pair avec " le financement qui aide les pays en développement à s'adapter " aux changements climatiques, a dit M. Obama.
Grâce à des investissements et à la collaboration, les États-Unis, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord de même que la communauté internationale peuvent combattre en commun les changements climatiques, un effort que le président Obama a qualifié " d'entreprise historique - une entreprise qui améliorera la vie de nos enfants et de nos petits-enfants ".
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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