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France : l'électricité verte peine à se développer.



  • Depuis un an, les entreprises et les collectivités locales peuvent choisir un fournisseur d'électricité autre qu'EDF. L'ouverture à la concurrence de ce marché, qui concerna également les particuliers à partir de 2007, n'a cependant pas encore d'impact sur le développement de l'énergie verte, faute de soutien suffisant des pouvoirs publics.

    Alors que l'ouverture du marché de l'électricité constitue, en théorie, une formidable opportunité de développer les énergies renouvelables, ce marché peine à s'installer. La France appartient en effet à la catégorie des mauvais élèves européens en la matière, alors que la période actuelle est cruciale pour développer ces énergies auxquelles auront accès les consommateurs qui le souhaitent dès 2007. Malgré les campagnes lancées par les Ong et par l'association Eco-maires (qui regroupe 700 collectivités locales) depuis un an, peu de progrès ont été réalisés. La France a certes opté pour un mécanisme de " prix garanti " pour l'achat d'énergie renouvelable aux petites installations de moins de 12 MW, mais cette mesure ne suffit pas à développer l'offre sur un marchée concurrentiel. De manière générale, les associations et les acteurs de ces filières dénoncent l'absence d'une véritable politique publique, qui se traduit par la coexistence de mesures parcellaires. Or, sans progression de l'offre, la demande ne pourra pas se développer. La loi d'orientation de l'énergie, qui engage la politique française pour les trente prochaines années, accorde peu d'aides au secteur, malgré les exigences européennes, qui fixent à 21% le taux d'électricité devant être produite à partir d'énergies renouvelables. Actuellement, seuls 12,9% de l'électricité et 5% de l'énergie globale proviennent de sources "vertes". Alors que l'Espagne et l'Allemagne n'hésitent pas à investir dans ce secteur, la France peine à développer son offre. Malgré le potentiel dont elle dispose grâce à sa façade maritime, l'éolien installé en France début 2004 était de 250MW, contre 14.600MW en Allemagne, induisant dans ce pays 45.000 emplois directs ou indirects. En 2004, l'Allemagne disposait d'une production photovoltaïque de 794 MW, contre 1 140 MW pour le Japon, 365 MW pour les Etats-Unis et 20.1 MW pour la France.


    La création de certificats verts pourra-t-elle développer les énergies renouvelables ?
    La loi sur les énergies a instauré les " certificats verts ", qui jouent un rôle de la label pour la fourniture d'électricité verte, certifiant que l'électricité vendue est produite par des énergies renouvelables. Quatre opérateurs -Poweo, EDF, Electrabel et Direct-Energie- proposent désormais ces certificats à leurs clients, mais d'une part ces offres ne comprennent pour l'instant qu'une quantité limitée d'électricité verte et d'autre part, elles privilégient largement l'hydraulique, énergie la moins chère en France, au détriment des autres filières. Ces offres n'ont donc pas d'impact, à l'heure actuelle, sur la création de nouvelles capacités de production d'énergies renouvelables. EDF compte aujourd'hui 215 clients ayant souscrit à une offre "verte", Poweo, 1000 sites sur ses 17.000 sites clients et Electrabel, 1200 sites sur ses 1516 sites clients.
    Une nouvelle piste alternative a néanmoins été ouverte par la création des SCIC en 2002 , les sociétés coopératives d'intérêt collectif. Les SCIC ont en effet pour mission de " répondre à des besoins collectifs insatisfaits, dans une démarche entrepreneuriale coopérative, par la production de biens et services, et de créer des emplois pérennes ". Appliqué au domaine des énergies renouvelables, ce nouveau statut permet à des associations et à des collectivités locales, par exemple, de se rassembler pour centraliser l'achat direct d'électricité verte auprès des producteurs. En relayant l'offre auprès de leurs réseaux, les milieux associatifs pourront ainsi toucher plusieurs milliers de clients potentiels en 2007, -à cette date, les particuliers aussi auront la possibilité de choisir leur fournisseur-, et faire baisser progressivement le surcoût de l'offre verte, qui est actuellement de 25% par rapport aux tarifs affichés par EDF.

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    Sources : www.novethic.fr
    Mis en ligne le : 27/05/2005
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