Découvrez comment les liens tissés entre les micro-entreprises d'Afrique de l'Est les rendent plus fortes.
Une des philosophies essentielle de GVEP concernant le développement des entreprises est d'assurer la pérennité des entreprises qu'elle soutient. Parmi les mesures pratiques que l'organisation prend pour essayer et s'assurer que ces micro-entreprises continuent à se développer par elles-mêmes, on retrouve les formations structurées qui permettent d'enseigner ou de faire rappeler aux entrepreneurs les principes clés de marketing, comme la croissance, l'examen des plans d'affaires, les activités de développement des marchés, les liens technologiques et financiers. Le dernier pôle de compétences enseigné à ces entrepreneurs est l'importance des relations inter-entreprises.
Avec un bassin de plus de 900* micro-entreprises à travers l'Afrique de l'Est qui couvrent des technologies telles que les cuisinières améliorées, les installations solaires, les chargeurs de téléphone solaires, les briquettes et le biogaz, l'intérêt de lier les entreprises entre elles était clair ; des opportunités sont présentes dans les chaînes de valeur et sur les différents sites géographiques. " L'objectif de favoriser les relations interentreprises est triple ", explique Daniel Macharia, Directeur GVEP du Programme de Développement des Entreprises Energétiques (DEEP). " Ces connexions permettent de créer une meilleure durabilité, offrent une plate-forme d'apprentissage et permettent aux entrepreneurs un plus grand choix dans l'approvisionnement des produits."
Chaque entrepreneur soutenu par GVEP en Ouganda, en Tanzanie et au Kenya, bénéficie d'un coach d'affaires régional qui lui est affecté et qui lui sert de principal point de contact avec l'organisation. Ce sont les coachs qui évaluent les besoins de l'entrepreneur et qui proposent des liens commerciaux possibles. Ces besoins sont ensuite évalués par l'équipe de Services de Développement des Entreprises de GVEP.
Immaculée est une ancienne enseignante de cinquante ans basée à Kalungu, une petite ville au sud de l'Ouganda. Elle a commencé sa petite entreprise en 2009, principalement en vendant des cuisinières améliorées, des lanternes solaires et des petites unités solaires domestiques dans une zone qui a un accès à l'électricité très limité.
Au cours des trois dernières années, Immaculée a connu une croissance dans divers secteurs de son entreprise. Deux prêts de la COOPEC locale (qui ont tous deux été remboursés) lui ont permis d'obtenir plus de stocks et d'emménager dans sa propre boutique sur la rue principale de Kalungu. " Mon profit n'est jamais passé en dessous de 185 $ (UGX500, 000) cette année", explique-t-elle. "Pendant les périodes de pointe comme Noël, je peux faire un bénéfice de 740 $ (UGX2 millions)."
Quand elle était enseignante, Immaculée touchait un salaire mensuel de 74 $ (UGX200, 000). Grâce à l'augmentation de ses revenus provenant de son entreprise de produits énergétiques, elle a économisé assez d'argent au cours des trois dernières années pour s'acheter une berline pour ses besoins personnels et professionnels.
Grâce à des activités de développement de marché mises en place par GVEP permettant aux entrepreneurs de participer certains jours à des marchés locaux, Immaculée a été mise en relation avec Farooq Kiryowa, un autre entrepreneur au sein du réseau GVEP basé sur la périphérie de Kampala, à environ deux heures de route. L'entreprise de Farooq, La Fondation Energie Ouganda, produit des foyers améliorés qui sont principalement vendus à des détaillants.
Grâce à cette prise de contact, Immaculée a acheté un premier lot de 25 poêles à Farooq qu'elle a vendus en deux mois. Elle lui a acheté deux tailles de poêles: le plus petit des deux, pouvant répondre aux besoins d'une famille de cinq personnes à 3,7 $ (UGX10 000), qui se vend au prix public de 5,5 $ (UGX15, 0000), et une plus grande taille, capable de servir une famille de dix à 4,7 $ (UGX12, 000), qui se vend au prix public de 7,4 $ (UGX20 000). Après avoir vendu le premier stock de Farooq, Immaculée a commandé un second stock de 30 poêles qu'elle a déjà presque écoulé.
Immaculée stocke encore deux autres marques de poêles renommées qu'elle vend entre $9.3 (UGX25,000) et $16.7 (UGX45,000). " Les clients apprécient la qualité des poêles et ils les trouvent aussi plus abordables ", explique Immaculée qui facture 0,37 $ (UGX1 000) par foyer pour le transport de Kampala à Kalungu. " Je vais continuer de les stocker aussi longtemps que la qualité reste la même."
En Tanzanie, pays voisin, Mpanduji Mhanda réside à Isesa, un village qui n'a pas accès au réseau électrique. Mpanduji a dirigé une entreprise de téléphone de recharge solaire depuis 2008, qui a servi la communauté. Il s'est depuis diversifié en ouvrant un petit salon de coiffure et de beauté, qui fonctionnent à l'énergie solaire. "Utiliser un générateur diesel pour faire fonctionner l'entreprise était cher et bruyant," se souvient Mpanduji, en notant les deux litres de gazole dont il avait besoin pour faire fonctionner le générateur. Chaque jour lui coûtait 1,8 $ (TZS 3 000). Maintenant, il est en mesure d'alimenter son entreprise grâce à de l'énergie propre.
L'entreprise de Mpanduji a récemment été mis en contact avec Zara Solar - un partenaire de GVEP spécialisé dans les produits solaires - afin d'acheter des lanternes solaires à des prix de gros. Les trois marques qu'il a achetées jusqu'à présent chez Zara sont " One Child,One Light", une petite lanterne à 8,7 $ ( TZS14 000) qu'il vend 10,6 $ (TZS17, 000); la " Thrive Accendo Mini Ligh " t à 19.3 $ (TZS31, 000) qu'il vend 21,8 $ (TZS35,000) et le plus avancé des modèle, le pack Solaland Powa à 53$ (TZS85, 000) qu'il vend 62,5 $ (TZS100, 000) .
" J'ai confiance en la qualité des produits qui viennent de Zara et je peux offrir une garantie ", déclare Mpanduji.
A travers les différents liens commerciaux possibles au sein du programme DEEP, les entrepreneurs peuvent saisir les nombreuses opportunités qui se présentent, comme apprendre les uns des autres, améliorer la qualité de leurs produits et accéder à de nouveaux fournisseurs et clients. Au cours des trois premiers trimestres de 2012, des entrepreneurs au sein DEEP ont généré des ventes d'un peu plus de 3 millions de Dollars. Daniel ajoute: "Si vous êtes un producteur et que vous savez qu'un autre entrepreneur a besoin de vous pour leur fournir du stock, vous êtes challengé et tenu à travailler dur pour maintenir l'intégrité de votre entreprise."
* Nombre d'entreprises soutenues par GVEP dans chaque pays à travers le programme DEEP: Kenya - 195, Tanzanie - 314 et Ouganda - 407