En consommant certaines espèces de poissons récifaux, les populations qui vivent en zone intertropicale s’exposent à une forme d’intoxication appelée ciguatera qui provoquerait chaque année plus de 100 000 empoisonnements sévères. De telles situations s’observent généralement là où les récifs coralliens ont été dégradés par les activités humaines, ceux-ci étant alors colonisés par des microalgues sécrétant une toxine. Une étude publiée récemment par des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires semble accréditer l’implication d’agents toxiques d’un nouveau genre dans la survenue des intoxications de type ciguatera.
Les investigations menées sur l’île néo-calédonienne de Lifou, dans une zone où le récif corallien a été détruit par l’homme pour faciliter la mise à l’eau des bateaux de pêche, tendent à prouver que les cyanobactéries pourraient elles aussi produire des substances proches des ciguatoxines. Contrairement à ces dernières, les toxines produites par les cyanobactéries contamineraient certains mollusques consommés par les populations de pêcheurs.
Dans le contexte actuel de réchauffement des océans, un tel phénomène pourrait s’amplifier, avec le risque, pour les populations insulaires, de délaisser les produits de leur pêche au profit d’autres sources de protéines animales, comme cela semble déjà être le cas dans certaines îles de Polynésie française.
Source : IRD
Fiche scientifique de l'IRD N°302 (906 hits)