Du sucre aux bioénergies en passant par l’isolation de bâtiments, les bioplastiques, les médicaments : la canne à sucre multiplie les atouts avec une très forte productivité alliée à de nombreuses variétés et multiples potentialités encore à exploiter.
« La canne devient une plante propre » , précise d’emblée François-Régis Goebel, chargé de mission filière canne à sucre au Cirad, « les itinéraires techniques de production ont été mis au point de façon raisonnée et les pratiques culturales sont de plus en plus réfléchies selon une approche agroécologique. On utilise désormais beaucoup moins de pesticides et autres intrants qu’auparavant, même si des efforts dans cette filière restent encore à faire. Mais cela progresse vite sous l’impulsion d’un secteur R&D très dynamique. » Leur sont désormais préférées les cendres riches en silice obtenues lors de la combustion des tiges de canne et qui fertilisent à souhait les plantations de canne à sucre, tout comme la vinasse (riche en potassium et azote) et la mélasse (riche en hydrates de carbone stimulant la croissance des micro-organismes). L’eau qui sert au lavage des cannes à l’usine est elle-même recyclée pour irriguer les parcelles. Car « tout est bon » dans la canne.
Si la bagasse après pressage et broyage de la canne pour recueillir son jus est utilisée en co-génération dans la plupart des usines de canne, on réfléchit aujourd’hui à exploiter la canne dans sa totalité pour produire de l’électricité à grande échelle. Cette canne est appelée « canne combustible », elle fait « tourner des usines » et sera une source importante d’électricité demain dans de nombreux pays et dans les départements français, à La Réunion, en Guadeloupe et en Martinique. Elle correspond à des variétés à forte biomasse, dépassant largement les variétés traditionnelles dites à sucre. Ce qui annonce une nouvelle filière « canne fibre » à côté de la traditionnelle filière canne-sucre-rhum !
Source : CIRAD
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