Moins il y a d’azote dans le sol, plus les plantes sont efficaces pour l’utiliser. Des chercheurs de l’Inra, du CNRS et du Cirad, en collaboration avec des collègues tchèques, viennent d’élucider le rôle crucial d’une protéine qui permet à la plante de percevoir son environnement mais aussi d’activer la bonne réponse adaptative en fonction des conditions du milieu. Publiés dans Nature Plants le 2 mars 2015, ces travaux ouvrent de nombreuses perspectives, notamment vers l’identification de plantes mieux adaptées aux faibles doses d’engrais.
L’agriculture moderne est très consommatrice d’engrais azotés. Ceci permet d’optimiser la nutrition des cultures mais n’est pas acceptable sur le long terme car ces engrais ont un coût énergétique élevé et nuisent à l’environnement (pollution des eaux continentales et littorales par le nitrate, pollution de l’atmosphère par les oxydes d’azote). Le développement d’une agriculture durable nécessite donc de rendre les cultures moins consommatrices d’engrais, et donc aptes à conserver un rendement élevé en situation d’alimentation azotée moins riche.
Une des stratégies de recherche développées part du constat que les plantes sont capables de s’adapter à une alimentation en azote limitante. Les mécanismes qui rendent cette adaptation possible sont encore largement inconnus et leur biodiversité totalement sous-exploitée. Il y a quelques années, les chercheurs ont identifié NRT1.1 : une protéine de la membrane des cellules racinaires qui assure la perception du nitrate (principale source d’azote dans le sol) ainsi que son transport dans les racines, et qui permet aux plantes de déclencher les réponses adaptatives au manque d’azote. Elle entraîne des modifications de l’architecture du système racinaire, de la régulation d’autres protéines du transport de nitrate, de l’expression de nombreux gènes, etc…
Source : INRA
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