Les travaux de modélisation conduits à l'échelle planétaire ont montré à quel point, quels que soient les modèles de changements climatiques pris en compte, la disponibilité de phosphore détermine la production primaire et par conséquent, le stockage de carbone dans les écosystèmes en réponse à ces changements. Ils ont révélé, contre toute attente, que cette contrainte par le phosphore est moins forte dans les écosystèmes tropicaux que dans le reste du monde.
L’accroissement continu de la demande en biomasse agricole pour des usages alimentaires et non alimentaires, et la raréfaction des ressources nécessaires à la production des engrais (gaz naturel et énergie pour N, roches phosphatées pour P) posent la question de la dépendance de la production agricole aux engrais de synthèse. Pour l’azote, cette dépendance est généralement estimée par des ratios calculés annuellement tels que le rapport entre azote apporté sous forme d’engrais de synthèse et azote contenu dans les produits récoltés. A l’échelle globale, il a ainsi été montré que 40% de la production de protéines dépendait des engrais azotés de synthèse. De tels chiffres n’existent pas pour P, alors que la raréfaction de la ressource en roches phosphatées issues de gisements géologiques et nécessaires à la fabrication des engrais P menace la sécurité alimentaire mondiale à moyen terme. Le calcul de la dépendance de la production agricole aux engrais P de synthèse est plus complexe car, contrairement à N, le P s’accumule dans les sols ce qui fait qu’un calcul réalisé sur une base annuelle conduit à une estimation erronée.
Source : Inra
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