Mille ans d'évolution de la circulation atmosphérique autour de l'Océan Atlantique Nord ont été décryptés avec une finesse jamais atteinte, grâce aux chercheurs du LSCE (CEA/CNRS/UVSQ) et de l'université de Bordeaux, associés à une collaboration internationale. Aussi connues comme l'Oscillation Nord Atlantique (NAO), les variations de cette circulation définissent les changements de pression entre l'anticyclone des Açores et la dépression d'Islande, impactant le climat de l'hémisphère nord, en particulier le climat hivernal de l'Europe. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature le 2 juillet.
De nombreux travaux sont en cours pour prévoir l’Oscillation Nord Atlantique (NAO), d’une saison à l’autre. Ces variations de circulation de l’air autour de l’Océan Atlantique Nord impactent le climat de l’hémisphère nord, et plus particulièrement de l’Europe, en hiver. Prévoir la NAO permettrait donc d’anticiper les conditions climatiques hivernales de l’Europe (précipitations, températures…). Mais pour évaluer la possibilité d'une prévision de la NAO sur une dizaine d’années, il est essentiel d’étudier sa variabilité passée à plus long terme (millénaire).
Bien renseignées depuis le début du XIXème siècle, les variations de la NAO ne peuvent qu’être estimées à partir de mesures indirectes sur la période du dernier millénaire. Une première étude1 suggérait que, pendant la période médiévale, la NAO était « bloquée » en phase positive : c’est-à-dire que la différence de pression atmosphérique entre les Açores et
l’Islande était toujours plus forte que la moyenne (cf. figure). Quand la NAO est en phase positive, les tempêtes hivernales sont dirigées vers le centre et le nord de l'Europe, où les hivers sont alors doux et humides, tandis que les hivers du sud de l'Europe et du Groenland sont plus froids et secs.
Cette anomalie de la circulation atmosphérique était jusque-là proposée comme une explication des conditions climatiques douces de l’Europe centrale et de l’Europe du nord pendant la période médiévale.
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