Par Mathieu Grousson
Du 30 novembre au 11 décembre prochains, le monde a rendez-vous avec l’avenir de la Terre à Paris. La France accueille la 21e Conférence de l’ONU pour lutter contre le changement climatique ou COP21. Avec un objectif inédit : conclure le premier accord universel et contraignant applicable à partir de 2020 aux 195 pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). « Notre responsabilité est historique, car nous sommes la première génération à prendre conscience du problème et la dernière à pouvoir agir », a résumé Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international et président de la conférence, sur le site Internet de l’événement. De fait, l’urgence est simplement totale.
Depuis le début de l’ère industrielle, la température moyenne de la Terre a augmenté de près de 1 °C. Et, si rien n’est fait, le climat de notre planète pourrait totalement déraper d’ici à la fin du siècle, avec des conséquences environnementales, économiques et sociales dramatiques. Dans ce contexte, l’objectif de la COP21 est double : limiter le réchauffement à 2 °C et mettre l’humanité sur le chemin de l’adaptation à un climat qui, quoi qu’il en soit, ne sera plus celui que nous avons connu. Pour y parvenir, la communauté scientifique est sur tous les fronts. C’est elle qui a tiré la sonnette d’alarme. Elle est désormais aux avant-postes des solutions.
Certes, le climat de la Terre subit des modifications périodiques. Ainsi, les variations régulières des paramètres orbitaux de la Terre sur son axe et autour du Soleil permettent de rendre compte des cycles glaciaires et interglaciaires. À ceci près que, si ces évolutions naturelles se produisent sur des échelles de temps comprises entre 1 000 et 10 000 ans, le réchauffement auquel nous assistons aujourd’hui se produit à une vitesse fulgurante. Précisément, la température moyenne de notre planète a augmenté de 0,85 °C entre 1880 et 2012. Et la majorité de cette hausse s’observe depuis 1950. Ainsi, 2014 a été l’année la plus chaude depuis 1880. Et il est possible que 2015 batte un nouveau record. Et les dix années les plus chaudes enregistrées depuis 130 ans, 1998 mis à part, l’ont été après 2000...
Journal du CNRS
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