Le navire océanographique du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie, l’Amborella, revient d’une mission urgente d’Entrecasteaux, où une équipe de chercheurs et de plongeurs scientifiques de l’IRD ont étudié la présence ou l’absence de blanchissement des coraux.
Depuis le mois de février, l’alerte a été donnée : jusque-là préservés, les récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie subissent un épisode de blanchissement majeur. Selon l’IRD, l’accumulation anormale de température des eaux de surface baignant la Nouvelle-Calédonie depuis fin janvier avec un record en février 2016 s’est accompagnée d’un épisode de blanchissement corallien. Le dernier phénomène documenté remonte à l’été austral 1995–96. Les nombreuses observations collectées indiquent que ce phénomène de blanchissement affecte la quasi-totalité des récifs frangeants côtiers de la Grande-Terre et des récifs intermédiaires du lagon et des ilots du lagon . Le blanchissement a également été observé aux Iles Loyautés. La mission à bord de l’Amborella vise à vérifier l’état des récifs éloignés au nord de la Nouvelle-Calédonie.
En effet, la Nouvelle-Calédonie est responsable de la gestion du parc naturel de la mer de Corail qui comprend en son sein l’aire marine protégée des atolls d’Entrecasteaux. Il s’agissait de voir si cette zone, inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO, se trouvait également impactée par le blanchissement des coraux. Les observations devaient être réalisées rapidement car, après un épisode de blanchissement, les coraux ont la possibilité de se rétablir ou d’être colonisés par des algues. La couleur blanche disparaît alors rapidement et il devient difficile de savoir si un épisode de blanchissement a eu lieu.
Les chercheurs de l’IRD ont étudié les stations de suivi mises en place par la Nouvelle-Calédonie en 2006 pour suivre l’évolution de l’état des récifs des atolls d’Entrecasteaux. Le blanchissement a été observé dans des proportions variables sur toutes les stations étudiées. Les résultats préliminaires indiquent que les coraux des récifs intérieurs sont les plus touchés. De nombreuses espèces sont concernées par le phénomène, y compris celles considérées, d’après la littérature, comme les plus résistantes , telles que les Porites massifs ou les coraux de la famille des Pocilloporidae. Les mesures d’efficacité photosynthétique réalisées sur un large panel d’espèces coralliennes révèlent également un stress, même chez les espèces coralliennes qui n’apparaissent pas encore blanchies .
En 2016, dans le cadre normal de son activité, l’Amborella retournera à plusieurs reprises à Entrecasteaux et pourra emmener à nouveau des chercheurs pour suivre l’évolution de la situation.
Communiqué de l'IRD (780 hits)