Dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, de nombreux pays cherchent à utiliser le potentiel de leurs forêts et de leurs exploitations agricoles pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et stocker du carbone. Le secteur des terres, qui comprend l'agriculture et la foresterie ainsi que les changements d’usage des sols, est responsable d'environ 25 % des émissions anthropogéniques de GES (principalement sous la forme de méthane issu de l’élevage et des rizières mais également de protoxyde d’azote issu de la fertilisation des sols agricoles). En parallèle, les forêts, les cultures et les prairies capturent le dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère via la photosynthèse et peuvent le stocker sous forme de carbone organique dans la biomasse et les sols.
Le secteur des terres sera sollicité d’ici à 2050 pour fournir plus d’aliments à une population mondiale en croissance rapide, mais aussi plus de biomasse pour satisfaire la demande énergétique tout en éliminant les énergies fossiles. Si les émissions de GES sont découragées, par exemple via une taxe carbone, la production agricole pourrait être réduite et les prix alimentaires monter ce qui réduirait l’accès à l’alimentation des populations les plus pauvres dans les pays en développement. Les chercheurs de l’Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA), en collaboration avec l’Inra, ont examiné les effets des politiques d'atténuation du changement climatique sur les prix alimentaires. Ils ont étudié les effets potentiels d’initiatives internationales, comme une taxe carbone, ainsi que des politiques régionales et nationales.
Leur étude basée sur la modélisation a démontré qu'un objectif de réduction rapide des émissions de GES dans le secteur des terres pourrait mener à une hausse des prix et à une baisse de la production alimentaire. Bien qu’une coordination internationale des politiques d'atténuation permette de meilleurs résultats que des politiques régionales et nationales, elle ne suffit pas à éviter des effets négatifs sur la sécurité alimentaire. A partir de ce constat, deux stratégies susceptibles de renforcer la sécurité alimentaire tout en stabilisant le climat ont été évaluées : réduire la déforestation et augmenter la séquestration de carbone dans les sols...
Communiqué de l'INRA
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