Par Stéphanie Leyronas, Chargée de recherche gestion des ressources naturelles, AFD (Agence française de développement), Dominique Rojat, Économiste (environnement et ressources naturelles), AFD (Agence française de développement) et Frédéric Maurel, Ingénieur expert dans le secteur de l’eau, AFD (Agence française de développement).
Les eaux souterraines renouvelables constituent des réservoirs alimentés par l’infiltration des eaux de pluie. Elles se distinguent des aquifères fossiles, nappes profondes (de 50 à 2 300 mètres) datant des âges géologiques et déconnectés du cycle de l’eau.
Au gré des évolutions technologiques et, bien souvent, des incitations financières des États, les prélèvements dans les eaux souterraines ont triplé dans le monde ces 50 dernières années. Ils atteignent aujourd’hui 1 000 km3 par an, soit 26 % des prélèvements totaux en eau. Dans son rapport de 2012 sur le sujet, l’ONU a qualifié ce phénomène de véritable « révolution silencieuse ».
L’agriculture est de loin le principal bénéficiaire de cette ressource dont elle utilise 67 %, suivie par l’eau domestique (22 %) et l’industrie (11 %).
Une dépendance croissante
Les eaux souterraines sont essentielles à la sécurisation des approvisionnements en eau dans les régions arides et constituent un facteur de résilience face au changement climatique.
Elles fournissent la moitié de l’eau potable pour la consommation humaine, et pourvoient à l’irrigation de 113 millions d’hectares sur les 300 millions irrigués dans le monde, assurant ainsi la sécurité alimentaire de 1,5 milliard de foyers ruraux dans les régions pauvres d’Asie et d’Afrique.
Mais la médaille a son revers : nombre de nappes souterraines renouvelables connaissent des problèmes de pollution et de surexploitation...
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