Par Jean-Paul Moatti, Président-directeur général, Institut de recherche pour le développement (IRD)
Le GIEC, qui fête cette année ses 30 ans, a joué un rôle de lanceur d’alerte sur la réalité du réchauffement climatique, le rôle que les activités humaines jouent dans ce phénomène et les dégâts irréversibles qu’il est susceptible de causer.
Ses rapports à venir seront décisifs pour réaliser l’objectif de l’Accord de Paris visant à limiter à 2 °C d’ici la fin du siècle la hausse moyenne des températures. Voire, celui plus ambitieux, de limiter cette hausse à 1,5 °C.
Lancé en 1988, le GIEC incarne un modèle quasi-unique, au plan international, d’articulation entre science et prise de décision. Car il combine une synthèse formalisée et transparente des connaissances existantes, et des incertitudes qui persistent, conduite en toute indépendance par la communauté scientifique, avec un rôle explicite de contribution au processus politique multilatéral des conférences intergouvernementales sur le climat (les COP).
Il est donc indispensable qu’il continue à disposer des moyens lui permettant de poursuivre ce rôle, en dépit des menaces que le retrait américain de l’Accord de Paris font peser sur son financement, dont les États-Unis assuraient 45 % jusqu’à présent...
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