Le champignon chytride, ou Batrachochytrium dendrobatidis, a longtemps été identifié comme une cause du déclin et de l'extinction des espèces de grenouilles, de crapauds, de tritons et d'autres amphibiens à travers plusieurs continents. Le chytride est distribué dans le monde entier mais, à ce jour, il n'est toujours pas clair où sont apparues les souches tueuses du pathogène.
Une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Science en mai 2018 menée par des chercheurs de l'Imperial College de Londres et de nombreux partenaires dont la Zoological Society of London et l'École Pratique des Hautes Etudes (EPHE), en association avec le CNRS1 montrent que le champignon pathogène qui ravage actuellement les populations d'amphibiens sur tous les continents est originaire d'Asie de l'Est. Cette colonisation s'est faite au cours du XXème siècle, et le commerce international des amphibiens a favorisé cette épidémie.
Les chercheurs soulignent la nécessité de renforcer la biosécurité à travers les frontières, y compris une interdiction potentielle du commerce des amphibiens comme animaux de compagnie, pour assurer la survie des espèces vulnérables.
En conclusion, cette étude montre l’origine asiatique de B. dendrobatidis, avec un hot-spot de diversité en Corée. Bd GPL a émergé au début du XX e siècle par une route inconnue à ce jour, pour infester 700 espèces d’amphibiens parmi les 1300 testées. Les arbres phylogénétiques réalisés montrent des proximités génétiques pour des isolats du champignon qui sont récoltés sur des amphibiens sauvages habitants des continents différents. Les amphibiens déplacés par les activités humaines (commerce international) sont porteurs de ces différentes lignées. La rapidité de la colonisation mondiale de Bd GPL et des autres lignées, et la mise en contact de ces différentes lignées ne peut s’expliquer que par le commerce international des amphibiens. L’apparition d’un autre champignon pathogène des a mphibiens, D. salamandrivorans, en Europe, en lien avec le commerce des amphibiens pour la terrariophilie, en est un autre exemple.
La propagation de pathogène potentiel est donc toujours d’actualité, et le renforcement continu de la biosécurité transcontinentale est essentiel pour la survie des amphibiens dans la nature.
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