Au-delà de deux degrés, les gains de productivité que le réchauffement climatique devrait entraîner dans l'exploitation de la forêt boréale pourraient se transformer en un déclin accéléré. C'est la principale conclusion d'un article qui vient d'être publié dans Nature Communications et dont l'auteur principal est Loïc D'Orangeville, post-doctorant et chercheur au Centre d'étude de la forêt. Selon cet article, intitulé Beneficial effects of climate warming on boreal tree growth may be transitory, une augmentation de la température de deux degrés pourrait donner lieu à un gain de productivité d'environ 13% sur l'ensemble de la forêt boréale de l'Est du Canada, mais un réchauffement plus intense pourrait renverser cette tendance et conduire à des baisses importantes, exacerbées par la sécheresse qui en résulterait.
«Bien des gens dans le secteur forestier s'imaginent que le réchauffement va améliorer la performance de la forêt boréale, dit Loïc D'Orangeville. Comme le froid est un facteur limitant la croissance des arbres, cela peut être vrai. Mais cela peut aller complètement à l'inverse selon l'endroit où l'on se trouve – dans le nord, au sud, à l'est ou à l'ouest –, selon les espèces et selon l'importance du réchauffement. Et ce que nous avons découvert, c'est qu'au-delà d'un seuil de deux degrés, les gains enregistrés à certains endroits pourraient être annulés par les pertes subies ailleurs.»
Menée en collaboration avec le professeur du Département des sciences biologiques Yves Bergeron, titulaire de la Chaire industrielle CRSNG/UQAT/UQAM en aménagement forestier durable, et son collègue Daniel Kneeshaw, également membres du Centre d'étude de la forêt, ainsi qu'avec des chercheurs du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec et de l'Université de l'Indiana, l'étude repose sur des scénarios de croissance de six espèces clés de la forêt boréale établis en fonction de différents modèles de réchauffement climatique et de précipitations futures.
Communiqué de l'UQAM
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