Une équipe française de chercheurs de l’IRD, de l’Université de Nantes, du CNRS/Cerfacs et de l’Ifremer, a étudié la mortalité historique des huîtres adultes liée à la variabilité climatique observée le long de la côte atlantique française entre 1986 à 2015.
Les résultats de cette étude, publiée le 9 octobre dans la revue Environmental Research Letters , montrent que les épisodes de mortalité se produisent plusieurs mois après des hivers dominés par des régimes de circulation atmosphérique correspondant à la phase positive de l’oscillation nord-atlantique (NAO ). Les chercheurs ont également développé des évaluations rétrospectives et prévisionnelles du risque de mortalité des huîtres de 1900 à 2100.
Au-delà des services écologiques clés qu’elles fournissent, les ressources marines sont essentielles à la sécurité alimentaire des populations humaines. Parmi ces ressources, l’exploitation des coquillages revêt une importance sociale, économique et culturelle primordiale dans le monde entier. Cette exploitation s’avère vulnérable à la pression anthropique, comme en témoignent les événements de mortalité massive rapportés ces dernières années, liés aux changements globaux tels que le réchauffement et l'acidification des océans, la contamination chimique et les maladies. Comprendre les risques liés au climat est donc important dans le cadre des stratégies de conservation, de gestion des écosystèmes et de la santé humaine.
Dans cette étude, les chercheurs ont étudié la mortalité historique des huîtres adultes liée à la variabilité climatique observée le long de la côte atlantique française entre 1986 à 2015. Ils montrent que les épisodes de mortalité se produisent plusieurs mois après des hivers dominés par des régimes de circulation atmosphérique correspondant à la phase positive de l’oscillation nord-atlantique (NAO ). Ils expliquent cette réponse du fait de l'empreinte hivernale du régime NAO sur plusieurs variables environnementales, qui structurent en partie l'étiologie de la mortalité des huîtres.
Les anomalies très élevées de la température de l’eau de mer en hiver sur une échelle de temps interannuelle, principalement imputables à la variabilité climatique interne due au régime NAO et qui entraînent une mortalité prononcée au cours de la période observée, sont ainsi traitées comme des analogues dans un large ensemble de scénarios et de modèles d’émission du GIEC, afin d’anticiper sur les risques futurs.
Les chercheurs alertent sur le fait que les mortalités exceptionnelles observées ces 20 dernières années pourraient devenir la norme vers 2035, même si le réchauffement climatique est limité à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Communiqué de l'IRD
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