Le dossier proposé par la revue Natures Sciences Sociétés est une contribution au débat sur la participation citoyenne.
Le chantier est vaste, que ce soient à propos des méthodes et des dispositifs adaptés à ce type de collectif, de la production de connaissances circulant entre le laboratoire et le partenariat impliqué, jusqu‘aux enjeux de reconnaissance (pour les citoyens) et d’évaluation (pour les chercheurs).
Partant des expériences menées au sein du MNHN, sur un gradient allant de l’intégration de citoyens dans la collecte de données à leur enrôlement dans un processus de recherche – de la conception à la valorisation –, il témoigne d’un réaménagement de ce qui relève de l’ordre des sciences et de l’ordre démocratique.
En se voulant intégratrice des citoyens-acteurs dans le processus de recherche lui-même, la recherche participative postule une équivalence entre les différents types de savoirs mis ainsi en présence, savoirs scientifiques certes mais aussi d’expérience ou d’action. Du point de vue de la quête de vérité propre à la démarche scientifique, la recherche participative prend ainsi l’option – et le risque – de franchir les frontières du laboratoire et de s’affranchir de « l’objectivité » qui lui serait liée. La référence à la coproduction des connaissances, qui peut, comme c’est parfois le cas pour l’interdisciplinarité, relever davantage d’un effet d’annonce que d’une posture, nécessairement exigeante mais aussi déstabilisatrice, renvoie à un défi épistémologique et même éthique à la relève duquel NSS prend ainsi sa part.
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