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La CITES suspend le commerce du lambi


De plus en plus d'indices signalant l'effondrement des stocks de lambis (Strombus gigas) – mollusque marin dont la belle coquille rose peut atteindre 30 cm de long et peser 3 kg – partout dans les Caraïbes ont conduit la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) à intervenir pour protéger cette ressource de la surpêche.

“Malgré la collaboration entre la CITES et les Etats de l'aire de répartition du lambi qui existe depuis six ans, l'espèce poursuit son déclin” a déclaré le Secrétaire général adjoint de la CITES, Jim Armstrong. “Nous ne pouvons pas voir cette ressource naturelle précieuse disparaître et rester sans rien faire; c'est pourquoi nous annonçons aujourd'hui que des mesures énergiques vont être prises pour réguler cette pêche et promouvoir son rétablissement.”
En réaction aux recommandations faites par la CITES en août, deux des principaux Etats de l'aire de répartition du lambi – la République dominicaine et le Honduras – ont accepté de ne plus autoriser d'exportations de tous spécimens du lambi à partir du 29 septembre 2003 jusqu'à nouvel avis. Ils se sont engagés à appliquer pleinement un programme de rétablissement indiqué par le Comité CITES pour les animaux, qui comporte des recensements plus rigoureux et une réglementation plus efficace du secteur national de la pêche.

Entre-temps, la CITES a constaté qu'Haïti, autre Etat de l'aire de répartition du lambi, n'avait pas mis en oeuvre les mesures recommandées dans le délai convenu. En conséquence, le Comité permanent de la CITES demande à tous les Etats Parties à la CITES de suspendre l'importation de lambis d'Haïti tant que les recommandations n'auront pas été appliquées.

Réparti dans toutes les Caraïbes, de la Floride à la côte nord de l'Amérique du Sud, le lambi vit dans les eaux territoriales d'au moins 36 pays et territoires dépendants. L'espèce préfère les fonds sableux en eau peu profonde et propre, mais on peut la rencontrer jusqu'à 100 m de profondeur. En novembre 1992, Strombus gigas a été inscrit à l'Annexe II de la CITES, ce qui implique qu'un permis CITES doit être délivré pour toute exportation.

L'homme pêche le lambi depuis des siècles pour se nourrir mais depuis quelques décennies seulement, une importante pêche commerciale s'est développée, principalement pour répondre à la demande internationale croissante de chair de ce mollusque. Aujourd'hui, l'espèce est l'une des ressources de la pêche les plus importantes dans les Caraïbes avec une valeur annuelle brute estimée à 60 millions de dollars. Les coquilles sont elles aussi utilisées; elles sont vendues aux touristes comme curiosités et comme souvenirs. Elles sont cependant généralement considérées comme un sous-product de la viande.

Ces dernières décennies, la forte pression de la pêche a entraîné le déclin des populations et l'effondrement des stocks avec pour conséquence la fermeture totale ou temporaire de la pêche dans plusieurs pays ou territoires dépendants: Antilles néerlandaises, Bermudes (R.-U.), Colombie, Cuba, Florida (USA), Iles Vierges américaines (USA), Mexique et Venezuela.

La surpêche qui répond à la demande intérieure et internationale est le principal facteur de déclin de ces populations; la dégradation de l'habitat en est un autre, en particulier la perte d'importants habitats où l'espèce se développe, comme les prairies marines en eau peu profonde à proximité du rivage.

De 1993 à 1998, les débarquements totaux annuels de chair de lambi ont été entre 6,500 t et 7,300 t. Depuis, ils sont tombés à 5,500 t en 1999, 4,500 t en 2000 et 3,100 t en 2001. Les plus gros débarquements ont été faits à la Jamaïque, au Honduras et en République dominicaine – chaque pas ayant déclaré des débarquements d'un millier des tons de viande par an.

Les Etats-Unis (y compris Porto Rico et Iles Vierges américaines) importent 78% de toute la chair de lambi; ils sont suivis par la France (y compris la Guadeloupe et la Martinique) qui en ont importé 19% de 1992 à 2001.

Le lambi est l'une des sept espèces de la famille des strombidés qui vivent dans l'Atlantique ouest. Il est connu sous différents noms dans son aire de répartition: botuto ou guarura (Venezuela), cambombia (Panama), cambute (Costa Rica), caracol abulon (Guatemala), caracol gigante (Honduras), caracol pala (Colombie), caracol rosado (Mexique), carrucho (Porto Rico), cobo (Cuba), et lambi (Hispaniola et Antilles françaises).

Note aux journalistes: Pour plus d'informations, contactez Michael Williams à +41-79-409-1528 (portable), +41-22-917-8242 (bureau), ou michael.williams@unep.ch. Voir aussi www.cites.org. or Juan Carlos Vasquez, CITES Media Officer, CITES Secretariat, Geneva, Suisse tél. +41 22 9178156, courriel: juan.vasquez@unep.ch
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