Zéphirin Diabré, Directeur général adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a lancé un appel le 26 février pour une meilleure intégration des nations africaines aux marchés financiers internationaux grâce à une expansion des notations de crédit souverain sur ce continent..

Plusieurs pays ont reçu une notation de crédit souverain l'année dernière dans le cadre d'une initiative lancée par le PNUD en partenariat avec Standard & Poor's. En septembre, le Ghana a été le premier pays à en bénéficier, avec une note " B+ " pour les valeurs étrangères à long terme. En novembre, le Cameroun a reçu une note " B " autant pour sa notation à long terme que pour celle à court terme. En décembre, le Bénin a reçu les notes " B+ " à long terme et " B " à court terme. D'autres pays d'Afrique subsaharienne, dont le Burkina Faso, le Kenya, Madagascar, le Mali et le Mozambique devraient recevoir leurs notations en 2004.

" L'Afrique représente un potentiel énorme pour les investisseurs ", a estimé M. Diabré, qui s'adressait aux participants d'une conférence sur les flux de capitaux en Afrique organisée par le Corporate Council on Africa (CCA - Conseil des Entreprises pour l'Afrique), organisation qui représente plus de deux cent compagnies désireuses de renforcer les relations commerciales entre l'Afrique et les Etats-Unis d'Amérique. Il a fait valoir qu'aider les pays à élaborer et mettre en œuvre des politiques permettant de créer des conditions propices aux investissements est l'une des grandes priorités du PNUD dans le cadre de son soutien au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).

" Par le biais de notre initiative de crédit souverain, nous avons l'intention d'aider les pays à mobiliser des ressources provenant de marchés de capitaux privés ", a-t-il expliqué. " Nous espérons qu'avec un meilleur accès au financement, les nations africaines seront en mesure de s'attaquer à un grand nombre de questions liées à la réduction de la pauvreté et que cela les incitera à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement ".

Le but de la conférence est de démontrer que les marchés africains peuvent s'avérer rentables. Elle proposera des projets de financement importants et viables sur le continent et fournira un forum où financiers et responsables de projets en Afrique auront l'occasion de se rencontrer. Des représentants des principales institutions financières, du monde des affaires et du gouvernement américain ainsi que d'institutions financières et de compagnies africaines assistent à la conférence.

D'après le CCA, le programme de la conférence a pour but d'explorer les meilleures pratiques en matière d'investissement en Afrique et d'analyser les tendances actuelles en vue d'obtenir des liquidités sur les marchés de capitaux africains. Les participants examineront des mécanismes efficaces pour les flux d'endettement publics et privés en Afrique, se pencheront sur des études de cas portant sur des investissements très rentables, apprendront comment les notations de crédit souverain sont assignées aux nations africaines et prendront la mesure des programmes d'atténuation du risque de crédit offerts par le gouvernement américain et les institutions multilatérales.

Le programme comprend en outre des discussions sur les notations de crédit souverain, sur des tentatives réussies de mobilisation de capital par des gestionnaires de fonds et des gestionnaires de risque américains, sur l'atténuation du risque et la couverture d'un ensemble de projets basés en Afrique et qui se trouvent en ce moment à divers stades du processus de levée d'emprunts et de fonds propres.