Matériaux de construction absorbant la pollution
Des chercheurs d'entreprises privées, d'instituts de recherche et du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne travaillent actuellement à la mise au point de matériaux de construction intelligents capables d'absorber et de nettoyer la pollution.
Le projet PICADA (évaluation du pouvoir dépolluant de revêtements photocatalytiques innovants) étudie des matériaux comme le plâtre, le mortier et le béton architectonique contenant du dioxyde de titane (TiO2), qui est capable de capturer les polluants atmosphériques organiques ou inorganiques après avoir été exposé au rayonnement ultraviolet ou solaire.
" Les revêtements intelligents peuvent entraîner une révolution, non seulement dans la gestion de la pollution atmosphérique, mais aussi dans la manière dont les architectes et les urbanistes abordent le problème persistant du smog urbain ", a déclaré M. Philippe Busquin, commissaire européen en charge de la recherche.
Les réactions chimiques qui permettent l'absorption de polluants se déroulent comme suit: la substance polluante est adsorbée par le revêtement de surface et entre en contact avec le TiO2. Le dioxyde de titane absorbe ensuite l'énergie des photons issus du rayonnement ultraviolet et la libère sous forme de molécules d'eau dans l'atmosphère pour créer des radicaux libres. Ces radicaux sont des oxydants extrêmement réactifs qui agissent sur les particules polluantes absorbées. Les produits acides formés par cette réaction sont éliminés par la pluie ou bien neutralisés par le carbonate de calcium alcalin contenu dans les matériaux.
Les matériaux innovants mis au point par le consortium doivent encore être utilisés en dehors des conditions expérimentales du laboratoire. Cependant, des tests préliminaires réalisés en conditions réelles avec des matériaux photocatalytiques similaires montrent qu'il est possible d'améliorer considérablement la qualité de l'air.
En Italie, à Milan, en 2002, 7.000 mètres carrés de surface routière ont été recouverts d'un matériau photocatalytique de type ciment, et l'on a enregistré au niveau de la route une diminution de la concentration des oxydes d'azote atteignant 60 %. Des résultats similaires ont été obtenus au Japon.
Le projet devrait permettre d'aider l'Union européenne à atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé de ramener les concentrations de NOx à moins de 21 parties par milliard d'ici à 2010. Jusqu'à présent, les chercheurs communautaires ont axé leurs efforts sur la mise au point de matériaux innovants pour les applications extérieures. À l'avenir, ils s'attacheront particulièrement à étudier si ces produits peuvent être utilisés comme matériaux de construction et revêtements dépolluants à l'intérieur des bâtiments.
Source : CORDIS
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