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L’eau, une priorité pour le développement de l’Afrique


Principales recommandations

· L’importante variabilité hydrologique en Afrique est un défi majeur à la mise en valeur des ressources hydrauliques. Il est essentiel d’investir dans des infrastructures appropriées en raison de grande variabilité de la pluviométrie et de la vulnérabilité des économies. Pour assurer la sécurité d’alimentation en eau, condition indispensable à une croissance durable & à la réduction de la pauvreté, un minimum de plate-forme d’institutions et d’infrastructures s’impose.

· Les recommandations de la Commission mondiale sur les barrages peuvent contribuer énormément à une meilleure gestion des ressources hydrauliques en général et au développement et fonctionnement durables des barrages en particulier.

· Le projet hydroélectrique d’Inga est un exemple de méga projets aux capacités énormes de production d’électricité qui pourront satisfaire les besoins de plusieurs pays africains et qui une fois réalisés pourront favoriser la paix, la solidarité, le développement socioéconomique et une véritable intégration régionale. Le transfert des eaux entre les bassins du Bassin du Lac Tchad est un autre exemple de production d’électricité, capable de promouvoir l’intégration régionale et de lutter contre la désertification.
· Les occasions de participation du secteur privé à la mise en valeur et la gestion des ressources hydrauliques sont multiples.

· La sécurité d’alimentation en eau nécessite une gestion originale des ressources hydrologiques des bassins et des approches ascendantes aux investissements en fonction du sexe dans plusieurs systèmes d’utilisation de l’eau.

· Engagement des pays africains à commencer à traduire les objectifs globaux en programmes d’exécution nationaux.

·Traduction opérationnelle de la Facilité africaine de l’eau en collaboration avec d’autres partenaires.

· Accélération de la mise en œuvre des programmes pays d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les pays retenus pour la phase de lancement, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Ghana, le Mali, le Nigeria, l’Ouganda, le Rwanda et le Sénégal. À la suite de cette semaine, le Mali, le Nigeria et le Rwanda ont confirmé leur intention d’organiser des conférences de mobilisation des ressources auprès des donateurs dans l’optique des cibles des ODM en rapport avec l’IAEAR. Il est nécessaire d’étendre ces initiatives à d’autres pays éligibles.

· Intensification de la formation de partenariats et des actions concrètes de collaboration entre parties prenantes. Pour sa part, la BAD a fait part de son engagement à consolider les partenariats existants et à en constituer des nouveaux.

· Utilisation de la prochaine semaine de l’eau pour passer en revue les progrès réalisés sur les actions identifiées.
Tunis, le 3 juillet 2004 – La première Semaine de l’eau organisée par la Banque africaine de développement (Bad) s’est achevée samedi dans la capitale tunisienne avec l’adoption de recommandations qui ont hissé la question de l’eau parmi les priorités de l’agenda pour le développement de l’Afrique.

Les 420 participants, dont 17 ministres du Conseil ministériel africain de l’eau (AMCOW) ainsi que les diverses parties prenantes du secteur qui ont assisté à cette réunion de trois jours, ont lancé un appel à un engagement politique plus important des gouvernements, notamment en matière de mobilisation accrue de ressources domestiques, pour atteindre les Objectifs de développement du Millénaire (ODM), en tête desquels figure le développement des ressources en eau et de l’assainissement.

L’événement, lancé mercredi par le président du Groupe de la Bad Omar Kabbaj, a souligné l’importance du partenariat pour financer les programmes relatifs aux ressources hydriques transfrontalières, étant donné que ce secteur échappe par essence « aux capacités d’un seul gouvernement ou d’un seul bailleur de fonds, sans compter qu’il nécessite des compétences pointues » si l’on espère des résultats concrets.

Les participants ont recommandé de décentraliser la gestion de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement de manière à favoriser « des politiques judicieuses, la responsabilité et la gestion au niveau le plus bas possible ». La décentralisation permettrait également l’extension à plus grande échelle, la séparation des rôles des parties prenantes, les bonnes pratiques et le développement des capacités.

« Les réformes du secteur de l’eau devraient intégrer la séparation entre les fonctions de gestion des ressources, de fourniture de services et de réglementation », ont préconisé les participants dans leur rapport final de quatre pages.
Parmi les moments forts de la Semaine de l’eau, le lancement de la Facilité africaine de l’eau, qui constitue une plateforme pour la mobilisation par la Bad de 615 millions de dollars. La Bad a été chargée par l’AMCOW d’abriter et de gérer cette facilité.
Le Groupe de la Banque a lancé également sa nouvelle Initiative pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement en milieu rural (IAEAR), qui compte mobiliser quelque 15 milliards de dollars pour le secteur de l’eau et de l’assainissement d’ici 2015. La Banque s’est engagée à fournir 30 % de ce montant.
La Semaine de l’eau a été saluée et appuyée par les partenaires au développement, à leur tête l’Union européenne, qui a annoncé un financement de 500 millions d’euros pour des projets dans le secteur de l’eau et de l’assainissement dans les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) au titre de l’initiative européenne « l’Eau pour la vie ».
Dans son discours de clôture, le vice-président de la Bad chargé des opérations dans les régions Centre et Ouest, M. Bisi Ogunjobi, a déclaré que la deuxième Semaine de l’eau de la Bad aurait lieu l’année prochaine.
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