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OMC : les É.-U. jugent décevantes les propositions d'autres pays relatives à l'agriculture


Par Bruce Odessey Rédacteur du « Washington File »

Washington - Le représentant des États-Unis pour le commerce extérieur, M. Rob Portman, s'est déclaré découragé par ce qu'il considérait comme étant des réactions insatisfaisantes à la proposition des États-Unis relative à l'agriculture dans le cadre des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), connues sous le nom du cycle de Doha. Il s'est cependant dit encouragé par le fait que cette proposition avait au moins incité d'autres États participant à ces négociations à faire des offres détaillées.

Lors de la téléconférence qu'il a donnée le 14 octobre, soit moins de neuf semaines avant la Conférence ministérielle de l'OMC qui doit se tenir à Hongkong, M. Portman a déclaré que les propositions relatives à l'accès au marché faites par l'Union européenne et par le groupe des Vingt, qui ne comprend que des pays en développement, ne répondaient pas à l'attente des États-Unis, mais qu'au moins des États membres de l'OMC avaient donné des chiffres précis en ce qui concerne la réduction des droits de douane applicables aux produits agricoles.

Le 10 octobre, les États-Unis ont proposé de réduire de 60 % le montant de leurs subventions agricoles ayant un effet de distorsion sur les échanges commerciaux pour le faire passer de 19,1 milliards de dollars à 7,6 milliards par an. M. Portman a précisé que le montant des subventions américaines faisant partie de cette catégorie, qui est dénommée la catégorie orange par l'OMC, devrait atteindre cette année quelque 14 milliards de dollars. Il a déclaré à ce propos : « Nous avons fait plus que ce que l'on nous avait demandé. »

En échange de la réduction de leurs aides nationales, les États-Unis exigent que d'autres pays réduisent aussi considérablement leurs droits de douane. M. Portman a critiqué la proposition de l'Union européenne qui aurait pour effet, selon lui, de ne réduire que de 24,5 % les droits de douane européens en moyenne, soit moins que les 36 % prévus dans l'accord de 1994 du cycle d'Uruguay.

La proposition de l'Union européenne a déclenché des protestations de certains des États membres de cette union, qui ont demandé la convocation d'urgence, le 18 octobre, d'une réunion des ministres des affaires étrangères pour veiller à ce que les négociateurs de l'Union européenne se conforment bien à leur mandat.

M. Portman s'est déclaré convaincu que la délégation de l'Union européenne négocierait de bonne foi et qu'elle soumettrait une bonne proposition sur l'accès au marché à la suite de la proposition des États-Unis sur les aides nationales. « C'est ce que les Européens nous ont demandé de faire en échange de leur proposition sur l'accès au marché. Ce ne serait pas dans leur intérêt ni dans celui du cycle de Doha de revenir sur ce qu'ils sont déjà convenus. »

Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, l'Union européenne retirera des avantages des négociations dans d'autres domaines (droits de douane applicables aux produits industriels, services et développement), qui ne pourront pas cependant aboutir s'il n'y a pas d'accord dans le domaine de l'agriculture.

En ce qui concerne la proposition du groupe des Vingt (G20), a-t-il dit, elle est aussi loin de répondre à l'attente des États-Unis car elle réduit seulement les droits consolidés, c'est-à-dire les plafonds les plus élevés qui sont autorisés et non pas les droits de douane qui sont en fait appliqués.

« En ce qui concerne l'accès au marché, a-t-il souligné, la proposition du G20 attend trop peu des pays industriels tels que les États-Unis et l'Union européenne et très peu des pays en développement. À vrai dire, elle tire d'affaire les pays en développement dotés d'une économie naissante. »

Le représentant des États-Unis pour le commerce extérieur a indiqué qu'il comptait retourner à Genève les 19 et 20 octobre pour participer aux négociations agricoles. La Conférence ministérielle qui doit se tenir du 13 au 18 décembre à Hongkong est destinée à mettre au point le cadre des négociations du cycle de Doha dont l'aboutissement est prévu pour la fin de 2006.

« L'enjeu est important, et le temps passe. Nous avons fait quelques progrès cette semaine, et les États-Unis ont soumis une proposition solide. Nous attendons une réaction raisonnable. »

(Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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