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Déclaration conjointe de la Banque mondiale et du FMI sur le Cycle de négociations de Doha


M. Rodrigo de Rato, Directeur général du Fonds monétaire international, et M. Paul Wolfowitz, Président du Groupe de la Banque mondiale, ont fait la déclaration conjointe ci-après aujourd’hui au sujet du Cycle des négociations de Doha entreprises sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce :

« L’occasion s’offre aux États membres de l’OMC d’agir collectivement en faveur d’une plus grande ouverture des marchés pour sortir de la pauvreté des millions de personnes vivant dans les pays en développement, et stimuler la croissance dans les pays riches comme dans les pays pauvres. On risque de laisser passer l’occasion si dans les prochains jours les principaux gouvernements ne s’élèvent pas contre la volonté des groupes d’intérêts de maintenir des barrières commerciales élevées qui ne profitent qu’à une poignée de gens au détriment de bien d’autres qui en paient le prix fort. Un échec porterait préjudice au système d’échange multilatéral et encouragerait d’autant plus les tenants du protectionnisme à un moment où le monde a besoin de coopération plutôt que de conflit.

La tâche à accomplir est évidente. L’agriculture se trouve au coeur du Cycle de Doha, et pour cause. Les échanges dans le secteur agricole sont soumis à des distorsions qui pénalisent les consommateurs où qu’ils soient, surtout les nombreux pauvres des pays en développement, qui dépendent de l’agriculture pour leur survie. Une forte réduction globale des tarifs douaniers dans les pays riches contribuerait considérablement au développement. Toutefois, les subventions à l’origine de ces distorsions doivent être supprimées aussi, et pas seulement de manière formelle.

Aussi importante soit-elle, l’agriculture ne saurait dominer ce cycle de négociations. Le potentiel de croissance que renferment les autres secteurs est pour le moins tout aussi important. Tous les pays devraient tirer véritablement parti des avantages de la suppression de tarifs douaniers élevés sapant leur compétitivité, et de la réforme des services inefficaces freinant leur développement. Entreprendre des négociations actives et productives sur les services et les produits manufacturés n’est pas seulement une question d’intérêt propre ; les intérêts de tous les pays participant à ces négociations sont pris en compte.

Une large ouverture du marché dans les secteurs de l’agriculture, des services et des produits manufacturés doit s’accompagner d’une aide au commerce nettement plus importante afin que les pays les plus pauvres tirent profit des nouvelles opportunités et puissent faire face à toute charge liée à un tel ajustement. La Banque et le FMI oeuvrent de concert avec les bailleurs de fonds et les bénéficiaires pour s’assurer qu’une aide au commerce plus importante et plus efficace soit fournie à l’appui des conclusions du Cycle de Doha.

Nous rappelons à tous les participants aux négociations de Doha que la réforme du commerce n’est pas un exercice dans lequel la victoire des uns doit entraîner la défaite des autres. C’est une façon d’obtenir davantage d’opportunités et de productivité pour le bien de tous, une contribution durable à la réduction de la pauvreté dans le monde.

Des progrès importants ont certes été accomplis au cours des dernières semaines, mais pour réussir, les acteurs principaux doivent mettre de côté leurs intérêts particuliers pour faire preuve de souplesse et réaliser le projet ambitieux de Doha que le monde attend et dont il a tant besoin. Les enjeux sont bien trop importants pour envisager un échec.
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