A Adjohoun comme dans la plupart des villages africains, les médias traditionnels jouent un grand rôle dans la conservation des ressources biologiques. La stratégie de gestion endogène de l’agrobiodiversité est transmise de génération en génération, depuis des millénaires, à travers des chants, des contes, des proverbes, des devinettes, ... qui constituent des canaux par excellence pour le transfert des connaissances traditionnelles. Un concours des médias traditionnels doté de prix a été organisé le 11 Août 2001, dans la sous-préfecture d’Adjohoun, et enregistré sur une cassette vidéo de plus de deux heures de temps en langues nationales et en français. Pour évaluer objectivement les différents groupes, une grille de critères a été élaborée par les membres de jury. Ce concours a été une occasion d’échanges entre les différents groupes candidats et la population.

Des informations et enseignements tirés des différentes prestations, l’on peut citer :
• Les causes de la perte de la diversité biologique agricole, avec le prélèvement abusif des ressources ligneuses et fauniques, l’utilisation de filets à mailles très petites qui capturent même les alevins, « MEDOKPOKONOU », la chasse intensive et non restrictive, ...
• L’utilité et les bienfaits de l’agrobiodiversité, comme l’assurance d’une alimentation saine et équilibrée, les multiples fonctions de l’arbre (ombre, bois d’oeuvre, bois-énergie, médicament, ornement,...), la contribution à la productivité des animaux aquatiques, ...
• Les conséquences de la perte des ressources biologiques agricoles, avec l’appauvrissement en poissons des plans d’eau, la baisse de la productivité des cultures, la dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour les denrées alimentaires, ...
• Les modes de gestion locale de la diversité biologique agricole, avec la création des forêts sacrées et leur respect, la non exécution des animaux en sommeil ou en gestation, l’éducation des enfants assurant la transmission des connaissances endogènes relatives à la gestion de l’agrobiodiversité.