Débats à la COP 8 sur la Technologie « Terminator »
Les négociations sur les technologies de restriction de l’utilisation des ressources génétiques (TRURG), sont prévues à l’ordre du jour de la 8e Conférence des Parties à la Convention de l’ONU sur la biodiversité (COP8) pour mercredi en matinée
La technologie de restriction de l’utilisation des ressources génétiques (TRURG ou GURTs en anglais) renvoie à tout un ensemble de technologies conçues pour apporter un mécanisme destiné à arrêter ou déclencher l'expression des gènes introduits au préalable, par le recours à des inducteurs externes comme des produits chimiques ou des stimuli physiques (par exemple, le choc thermique). Ce mécanisme permet de restreindre l'utilisation et l'expression des transgènes. Il existe principalement deux sortes de TRURG, les TRURG affectant les caractères (T-GURTs) et les TRURG affectant les variétés (V-GURTs). Alors que les TRURG affectant les caractères ont pour objectif de contrôler l'utilisation des caractères comme la résistance aux insectes par exemple, la tolérance au stress ou la production de nutriments, les TRURG affectant les variétés visent à contrôler les processus de reproduction pour obtenir la stérilité des semences, ce qui affectera la viabilité de l'ensemble de la variété. (Les TRURG affectant les variétés est le concept générique et il existe de nombreuses variantes potentielles.)
La COP8 sera en effet déterminante pour l’avenir du moratoire de facto sur cette technologie de stérilisation des semences - mieux connue sous le nom de Terminator – introduit à la CBD en 2000. À ce jour, 510 organisations de la société civile partout dans le monde ont endossé la Campagne pour interdire Terminator. Dans son discours d’ouverture hier matin, le gouverneur du Paraná, Roberto Requião, a abordé la question de Terminator et condamné ouvertement toute tentative de saboter le moratoire. Plusieurs représentants autochtones ont par la suite pris le micro et condamné Terminator en termes très forts, soulignant la menace qu’il pose pour la biodiversité, les savoirs traditionnels autochtones, les petits agriculteurs et la sécurité alimentaire mondiale.
Le Canada a tenté le premier de mettre fin au moratoire lors d’une réunion de la CDB à Bangkok en février 2005. Aujourd’hui, outre le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Royaume-Uni, et les États-Unis continuent de défendre cette technologie.
La semaine dernière, des centaines de membres de Via Campesina ont participé au Forum de la société civile qui se tenait parallèlement à la Réunion des Parties au Protocole de Cartagène sur la biosécurité. Les représentants de mouvements paysans et autochtones seront également présents cette semaine pour la réunion de la CBD, et comptent faire entendre leurs voix lors des négociations, en particulier sur la question des TRURG.
Omer Ntougou, pour l'IEPF
[CDB-CDP8]
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