Des débats intenses à la COP8 de la Convention sur la Biodiversité
MERCREDI 22 MARS 2006, Les délégués à la huitième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique (CdP-8 de la CdB) se sont réunis dans deux groupes de travail tout le long de la journée. Le Groupe de Travail I (GT-I) s'est penché sur: la biodiversité des forêts; les eaux intérieures; et la biodiversité marine et côtière. Le Groupe de Travail II (GT-II) a examiné: l'Article 8(j) (savoir traditionnel); la communication, sensibilisation et conscientisation du public (CSCP); les progrès accomplis dans la mise en application; et l'Evaluation des Ecosystèmes pour le début du Millénaire (EEM).
JEUDI 23 MARS 2006, Les délégués se sont également réunis dans deux groupes de travail, tout le long de la journée. Le Groupe de Travail I (GT-I) a continué d’aborder la biodiversité marine et côtière et a examiné la biodiversité agricole et les aires protégées (AP). Le Groupe de Travail II (GT-II) a poursuivi l'Evaluation des Ecosystèmes pour le début du Millénaire (EM) et a passé en revue les mécanismes de la Convention.
Les principaux résultats sont les suivant :
SUR LA BIODIVERSITÉ DES FORÊTS: L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE (FAO) a présenté un rapport sur le rôle du Partenariat de Collaboration sur les Forêts dans la mise en application. Le FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORETS (FNUF) a présenté un rapport sur les résultats de sa sixième réunion (Février 2006), mettant en relief: La résolution, pour adoption par le Conseil Economique et Social des Nation Unies, concernant la disposition internationale future relative aux forêts; et l'accord sur l'adoption d'un instrument juridiquement non contraignant applicable à tous les types de forêts, par la FNUF-7.
SUR LA BIODIVERSITE DES EAUX INTÉRIEURES: Plusieurs participants ont mis l'accent sur la collaboration avec la Convention de Ramsar et avec les organismes spécialisés régionaux. Le ZIMBABWE a encouragé les parties et les donateurs à permettre la gestion sub-régionale des eaux partagées. La THAÏLANDE a suggéré que la CdP prenne note des résolutions de la CdP-9 de Ramsar concernant la désignation des sites transfrontières pour l'application de Ramsar. Le JAPON et les PHILIPPINES ont mis en relief l'harmonisation des rapports nationaux établis dans les cadres de la CDB et de la Convention de Ramsar.
SUR LA BIODIVERSITÉ MARINE ET CÔTIÈRE: Le MEXIQUE a présenté un rapport sur le Groupe de Travail Spécial de l'Assemblée Générale de l'ONU (AGNU), sur la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale, le GHANA et le KENYA faisant part de leur déception quant à ses résultats limités. L'UICN a appelé à une étude d'impact environnementale préalable, à des pratiques compatibles avec la préservation des ressources et à un partage des avantages ayant rapport avec la bioprospection; et à l'application de l'approche écosystémique et du principe de prévention dans la réglementation des pratiques de pêche.
SUR LA BIODIVERSITE AGRICOLE: La FAO et l'INSTITUT INTERNATIONAL DES
RESSOURCES GENETIQUES VEGETALES (IIRGV) ont présenté un rapport sur l'initiative portant sur la biodiversité destinée à l'alimentation et à la nutrition. Concernant les Technologies de restriction de l'utilisation des ressources génétiques (TRURG): La Malaisie, au nom du G-77/CHINE, a mis en relief les risques multiples que les TRURG posent aux agriculteurs, aux communautés autochtones et locales, en particulier pour ce qui est des pratiques traditionnelles de protection des graines.
SUR L’ARTICLE 8(J): Soulignant que les technologies de restriction de l'utilisation des ressources génétiques (TRURG) seront traitées dans le cadre du point de l'ordre du jour consacré à la biodiversité agricole, le Secrétariat a introduit les recommandations de la quatrième Réunion du Groupe de Travail sur l'Article 8(j). Plusieurs délégués les ont soutenues sous leur forme actuelle. L'UE, appuyée par plusieurs participants, a appelé à une participation pleine et effective des autochtones dans les travaux de la Convention, en particulier, dans les négociations sur le régime international d'A&PA. Le BRESIL et le SENEGAL ont déclaré qu'ils reconnaissent le consentement préalable en connaissance de cause des autochtones là où les ressources autochtones sont en train d'être utilisées.
SUR L’EVALUATION DES ECOSYSTEMES POUR LE DEBUT DU MILLENAIRE: Le BRESIL a suggéré que les parties intègrent les résultats de l'EM dans les stratégies nationales de manière volontaire.
SUR LES RESSOURCES FINANCIERES: L'AFRIQUE a rejeté le cadre d'allocation des ressources du FEM, jugé incompatible avec les directives de la CdP, et a appelé les délégués à accéder à la proposition de la CdP/RdP-3 du Protocole pour la Prévention des Risques Biologiques. L'UE a encouragé les pays à accorder une priorité à la biodiversité pour bénéficier de l'aide publique au développement et du soutien du secteur privé.
Omer Ntougou, pour l’IEPF
[CDB-CDP8]
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