De la biodiversité sauvage aux plantes cultivées : des paysans domesticateurs
La biodiversité des plantes cultivées a été façonnée par l’action des agriculteurs depuis les premiers temps de la domestication. L’effort international de préservation des ressources phytogénétiques conduit à porter une attention accrue aux pratiques des paysans du Sud et à leur rôle dans le maintien de ces ressources et de leur potentiel adaptatif.
L’igname est une plante alimentaire majeure dans les zones tropicales. Des chercheurs de l’IRD et de l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin ont analysé l’impact d’une pratique traditionnelle de culture sur la diversité génétique des ignames au Bénin. Ils ont constaté qu’à travers l’ensemble du pays, des paysans collectent des ignames dans la savane ou la forêt afin d’ensemencer leurs champs. Les analyses génétiques ont montré que cette pratique permet d'enrichir la diversité des ignames cultivées, que l’on pensait figée en raison de leur multiplication habituelle par voie asexuée. Or, les agriculteurs créent des variétés correspondant à de nouvelles combinaisons génétiques produites par la reproduction sexuée des ignames sauvages et cultivées. Ce système, qui associe reproductions sexuée et asexuée, permet de maintenir et de diffuser les plantes les plus intéressantes, tout en préservant la capacité d’évolution de l’igname cultivée.
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