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Créole et Média : Protestation contre la fermeture prochaine de la section Créole à Radio France Internationale


Créole et Média : Protestation contre la fermeture prochaine de la section Créole à Radio France Internationale

lundi 10 juillet 2006

P-au-P, 10 Juil. 06 [AlterPresse] --- Des journalistes caribéens collaborant à Radio France Internationale (RFI) dénoncent la décision annoncée de la direction de cette institution de fermer désormais le service Créole et de suspendre définitivement le magazine d’information, « Kreyòl pale Kreyòl Konprann » (Le Créole se parle et se comprend), apprend ce 10 juillet l’agence en ligne AlterPresse.

« Cette décision [NDLR : qui devrait être effective à partir d’octobre 2006] est vide de sens et le motif avancé par la direction de RFI n’est pas valable », affirme un journaliste de la section créole de RFI, interrogé par AlterPresse.

Selon les journalistes protestataires, la direction de RFI vient de prendre une grave décision en fermant le Service Créole de RFI.

« Ce programme en langue créole, qui existe depuis 1985, est diffusé sur le réseau mondial de RFI (ondes courtes, ondes moyennes, satellite), sur l’Internet et repris par plusieurs stations de radios partenaires FM en Haïti, en Guadeloupe, aux Etats-Unis d’Amérique », indique une note de protestation de ces confrères transmise à AlterPresse.

Outre le Français, RFI transmet des informations en 19 autres langues, dont le Créole. Pour justifier sa décision, la direction de RFI évoque des raisons financières. Paradoxalement, elle compte lancer dans le même temps deux nouveaux services en langues Haoussa et Swahili.

« Le créole est manifestement considéré comme une langue morte », disent les confrères contestataires au nombre de 9, dont 4 journalistes, 2 techniciens et 3 correspondants permanents basés en Haïti, à la Guadeloupe et à la Martinique. Des correspondants occasionnels sont aussi placés à la Guyane Française, en Belgique, aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada.

Radio France Internationale aurait évoqué d’autres raisons pour justifier la fermeture de sa section Créole.

« Ils disent que l’élite haïtienne comprend mieux le Français, il n’y a aucun intérêt de continuer avec la structure Créole », raconte un journaliste à AlterPresse.

« L’élite haïtienne est le principal responsable de cette mesure en raison du fait que la plupart de ses membres affichent un mépris à l’égard du Créole », poursuit le confrère, très confiant.

L’émission créole est unique dans sa forme et son contenu, selon ces journalistes. Outre l’actualité, française et caribéenne, elle fait le lien entre les créolophones vivant dans les Caraïbes et à l’extérieur auxquels elle donne largement la parole.

Haïtiens, Guadeloupéens, Martiniquais, Guyanais, Sainte-Luciens, Dominicais des Caraïbes et de la diaspora, qui représentent une audience de plus de 12 millions de personnes, se retrouvent chaque semaine dans ce programme.

« La décision de RFI est inadmissible ! Nous refusons que la langue créole soit déconsidérée et rayée de la grille de Radio France Internationale. Nous voulons croire que cette décision n’est pas irréversible et utiliserons tous les moyens nécessaires pour la contrecarrer », martèlent-ils. [do rc apr 10/07/2006 13:51]
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