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Les statistiques ethniques en France : où en sommes-nous ?


Dans sa note de veille n°22 du 31 juillet 2006 le Centre d’analyse stratégique (l’ancien Commissariat au Plan), fait le point sur une question très sensible. Au moment où au nom de la responsabilité sociale, les entreprise doivent rendre compte de leur non discrimination, les données et indicateurs dans ce domaine sont difficilement accessibles.

Une prise en compte progressive de l’origine des répondants dans les grandes enquêtes statistiques, permet de répondre à un certain nombre de questions mais reste insuffisante pour évaluer de manière rigoureuse l’ampleur de certains phénomènes Les statistiques « ethniques » au service de la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité

Qu’il s’agisse de mieux connaître les parcours d’intégration des immigrés et de leurs descendants, de mesurer les phénomènes de ségrégation résidentielle ou scolaire, ou de mettre en évidence les discriminations sur le marché du travail ou du logement, un certain nombre de voix s’élèvent, depuis une dizaine d’années, pour demander que des variables « ethniques » soient directement et systématiquement intégrées dans l’appareil statistique français.
Le problème, en réalité, se pose en des termes assez différents selon l’usage que l’on entend faire de ces statistiques (veut-on mieux connaître la société, ou se doter d’outils pour l’action ?), mais aussi selon la nature des fichiers qu’on voudrait pouvoir constituer (fichiers d’enquêtes, ou fichiers de gestion ?).

La note constate les obstacles à l’expérimentation en France de l’usage de statistiques « ethno-raciales » restent nombreux et la réticence d’une proportion significative de Français vis-à-vis des catégories « ethno-raciales ». Très forte lorsqu’il s’agit des fichiers du personnel et de l’administration, leur réserve est moindre pour les enquêtes scientifiques et le recensement. D’une façon générale, l’hostilité est la plus forte chez les immigrés et leurs descendants.

L’utilisation plus large de données portant sur la nationalité de naissance des parents pourrait à elle seule permettre de réaliser d’importants progrès dans la connaissance des populations issues de l’immigration. La CNIL ne semble pas y être opposée. Par ailleurs, elle veille scrupuleusement à ce que la mesure de la diversité dans les entreprises repose sur des critères objectifs, comme la nationalité ou le pays de naissance des parents, et non sur l’auto classement des employés dans des catégories ethniques ou raciales.
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