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Vie pénible des étudiants en Guinée


Le mois précédent, nous avons affiché un article poignant qui expose de manière succincte le contexte global de la pauvreté en Guinée. Dans la trame de cette logique thématique, nous nous proposons dans la présente dépêche de brosser une vue panoramique sur la vie pénible des jeunes étudiants guinéens, plus particulièrement ceux venant de l’intérieur du pays pour suivre leur cursus universitaire dans l’institution d’Etat, « Gamal Abdel Nasser » sise à Conakry.

Depuis sa création en 1962, l’Université de Conakry accueille chaque année plus d’un millier d’étudiants. L’Etat a toujours veillé à ce qu’un minimum vital soit toujours assuré aux étudiants en l’occurrence la bourse universitaire et le logement. Cette bourse universitaire consiste en un montant de 20.000 francs guinéens initialement puis rehaussée à 60.000 à partir de l’année 2000. Face à l’inflation galopante que connaît le pays, les conditions des étudiants guinéens n’ont pratiquement pas évolué. Les promesses fallacieuses prises lors des grèves estudiantines successives n’ont eu qu’un effet minime, si ce n’est des décrets de nomination des hauts responsables universitaires désignés pour maintenir la routine. Leur situation a d’ailleurs connu le pire. La cause de cette dégradation des conditions de vie estudiantine la plus récente et la plus déterminante réside dans la suppression pure et simple du service de logement et de restauration universitaire initialement assuré pour tous les étudiants par suite donc d’un arrêté du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, par son Excellence Monsieur Sékou DECCAZI, intervenu en 2005. Alors, un véritable calvaire débute pour tous les étudiants guinéens et notamment ceux venant de l’intérieur du pays pour Conakry ainsi que ceux de l’institut de Faranah. Délogés sans autre forme de procès, n’ayant aucun tuteur à Conakry, bien des étudiants émigrés dans la capitale se sont vus contraints à l’errance et à la mendicité dans les mosquées pour pouvoir survivre et poursuivre leurs études. Mieux, toutes les exactions subies par les étudiants à l’institut de Faranah dépassent l’entendement : bastonnades, injures, expulsion brutale, pourchasses, spoliations, j’en passe.

Cet exposé épisodique de la situation estudiantine en Guinée n’a qu’une valeur relative. En revanche, il ne pourrait servir comme une référence documentaire pour la poursuite des faits devant le tribunal de l’histoire ; tout au moins, il ne reste pas moins le réquisitoire sur l’un des actes juridiques les plus méchamment posés. Non plus, il ne constitue pas moins le témoin objectif de la pauvreté générale de la couche estudiantine et du sentiment de rejet amèrement ressenti par la jeunesse intellectuelle de Guinée ; cette jeunesse qui, à l’issue de longues études, se voit attribuer un diplôme qui le condamne à l’errance et à la désespérance dans un gouffre de pauvreté.

Les portes de l’université se sont ouvertes le 1er novembre 2006 et une sérieuse inquiétude se dessine : quel sort leur est encore réservé suite à l’annonce de la suppression définitive des bourses à partir des nouvelles vagues d’entrées pour la rentrée universitaire 2006-2007 ?

DIALLO Mamadou Landho
CO.J.D.A.F (Comité des Jeunes Démocrates pour l’Afrique sans Frontières)
Conakry / Guinée
BP 1879
e-mail : ohdnalo@yahoo.fr
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